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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 11:48

Eh ! Oui ! Ca devait arriver. Pendant de longs jours, dont chacun semblait une éternité,  je suis resté coi. Coi! Mais uniquement sur ce bout de toile où mes doigts, longtemps sevrés, criaient leur désespérance. J’avais, comme un bon vigneron, laissé fructifier le pampre afin qu’il prenne grain. Le travail de la vigne est un travail de longue haleine. Ce sont une suite d’épreuves qu’il faut accompagner scrupuleusement, pas à pas, sans dévier du chemin tracé par les ceps alignés les uns derrière les autres, tenus entre eux sur des rangées de fil roidi par des tendeurs. C’est l’âme du vignoble. C’est le sein même de l’amitié et du souci que l’on se fait pour ceux que l’on aime.    

 D’autant que, malgré une avant-saison particulièrement néfaste, les mois estivaux hauts en soleil étaient prometteurs d’une récolte sinon quantitative pour le moins supérieure en qualité et en caractère. Dés lors, nanti des ustensiles nécessaires à une telle récolte, je décidai de cueillir ce fruit gorgé de douceur.

Il avait belle prestance ce cépage 2011. Force est de reconnaître que les vrilles, nées du mois d'avril, s'étaient fortement agrippées le long de leur support, aidant dans leur progression, les sarments d'une rare robustesse: celle de l'amitié forte et indéfectible. L'ébourgeonnement m’avait appliqué  quelques plaies au cœur. Les remontées de sève hivernale laissaient paraître, les jours de lune montante, un flot impressionnant de larmes arboricoles. Mais le débourrement, grâce à quelques artifices de ma propre fabrication et une taille sévère dans le genre ‘’Avant-première transfigurée’’ ou ‘’L’envie’’, eurent tôt fait de déclencher une cicatrisation propice à la régénération des moments de félicité et de bien être. Aidé que je fus par quelques adeptes de ce genre de culture, qui eurent le courage de m’interpeller afin d’appuyer mon mode de réapparition tout en participant, les uns à l’ouvrage des futailles, les autres à la besogne de la terre, certains à l’épamprage, ceux-ci à l’éborgnage, les plus férus au dessagatage  et à l’éclaircissage. Les derniers enfin, après avoir participé au lavage des cuves, des foudres et des barils, se prêtèrent au  labeur de la vendange sous tous ses aspects. Laissez-moi vous conter ici cette fabuleuse aventure...

Dés le début du printemps, par delà les monts du GR20,  sur la côte ouest de notre île, des amis Bretons, aguerris aux professions de l’amitié, nous avaient invités à venir considérer leur terroir situé sur leLes Bretonss versants du golfe de Porto. Excellente exposition, propice à un cru de haute estime. Ce fut un échange d’une grande camaraderie et d’affection partagée. Nous en profitâmes, d’ailleurs,  pour prendre les premiers bains de mer de l’année à la plage d’Arone ; précision  pour les connaisseurs. C’était à la Saint Parfait : le fond de l’air était bon. Celui de l’eau l’était un peu moins ! Mais notre affection supportait bien ce mélange des températures. C’était, aussi, le temps du piochage de la terre. Nos amis, passés maîtres en la matière, nous initièrent aux labours du terreau sur lequel prennent vie les cépages les plus renommés et naissent les meilleurs instants de bonheur et de convivialité partagés. Les premières  occurrences d’un renouveau étaient posées. Le cycle annuel reprenait vie ...

La suite au prochain billet

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 16:09

Salut à tout les membres du club et plus particulièrement aux équipes ‘’seniors A et B’’

Je viens, nous venons tous, d’apprendre la bonne nouvelle : l’ESV rugby retrouve sa place en ‘’Division d’Honneur’’. Il faut, certainement, féliciter les joueurs, jeunes et moins jeunes (car je crois savoir que quelques jeunes anciens viennent encore se rouler sur l’herbe de Lapize les jours où ça les démange un peu). Je pense, surtout, qu’il faut tirer un grand coup de chapeau à Vincent Gourre et à son équipe d’éducateurs. Partir d’en bas, tout en bas avec une équipe de garçons fidèles d’entre les fidèles, c’est vrai, mais avec leur sac pour tout bagage et l’amitié pour tout espoir. Avec ce qu’il peut rester au lendemain d’une grande désillusion. Quand assis sur le pré, on regarde l’horizon s’enfuir entre les bois des poteaux de but. Quand on pense qu’une des plus belles chroniques de sa vie s’estompe pour disparaître. Quand on a l’impression d’avoir raté l’indicible histoire de l’amour du sport, surtout celui qu’on préfère. Quand on se sent orphelin de combat. Quand il faut se raccrocher aux souvenirs pour vivre le présent. Pourtant il faut se relever. Se reprendre. Se redonner la main. Se murmurer des mots d’amour et d’amitié. Se dire que tant qu’il restera de l’espoir dans le cœur d’un homme le rêve reprendra vie. Cet homme je pense que c’est Vincent qui l’incarne sous toutes ses formes. Et je voudrai rappeler aux grands anciens que nous sommes devenus, les moments sombres de la vie du club que nous avons dû surmonter. Le nombre d’éducateurs, tous plus ou moins expérimentés, certains avec des originalités d’esprit et des extravagances pédagogiques qu’eux seuls comprenaient. Le nombre de fois où nous avons cru flatter le nirvana  alors qu’au dernier moment nous restions sur même palier, nos déconvenues en poche et nos mouchoirs par-dessus. Sans faire de bruit, notre petit Gourre à tracé son sillon avec beaucoup de courage et d’abnégation. Se pressant lentement comme un grand sage, il a amené ses amis, ses frères à la porte de leurs envies si bien qu’ils n’eurent qu’à franchir le seuil pour retrouver, ce que l’on peut appeler : l’élite. Merci à Vincent et merci à tous les acteurs de ce succès tant mérité. Mais je suis certain que nous n’en resterons pas là. D’autres perspectives se profilent à l’horizon. Ces petits n’ont pas fini de nous étonner et de nous donner moult satisfactions.

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 11:45

DU TEMPS DES MILLEDIOUX

Je vous parle d’un temps que les moins de 10 à 15 ans, de club, ne peuvent pas ou peu connaître. C’était du temps des ‘’Milledioux’.

 A cette époque, notre écrivain local nous quittait pour s’en aller offrir ses talents de scribe à Brennus. C’est de JACQUES JEANNE, alias JJ Ovalix dont il est question. Ce grand bonhomme, à la moustache en bataille, à l’œil vif, épistolier ‘’ jusques aux bouts des ongles’’ qui maniait l’art de la rhétorique comme nul autre et pouvait se flatter de posséder quelques expression dont il était le seul inventeur. Lui qui disait : « Dans la vie, il y a deux sortes d’embarras. L’embarras d’autos c’est quand il y en a trop. Et l’embarras d’argent c’est quand il n’y en a pas assez. Et pourtant, l’on pourrait penser que le plus emmerdant reste tout de même l’embarras gastrique. »Que de bons mots n’avait-il pas dans son carquois tel un archer qui attend ses proies ?

 Les jours de beau temps, en fin d’après-midi, il m’emmenait au café de la gare. Nous nous installions à la terrasse. A l’heure ou les trains déversaient leurs flots de travailleurs et d’employés rentrant au domicile après une dure journée de labeur. « Félix François, me disait-il, nous allons en habiller quelques uns ». Et là il hérissait un peu plus sa moustache, les lunettes sur le bout du nez, avec une moue qui pouvait ressembler à un rictus. Quelqu’un qui le connaissait bien, une très proche parente, lui disait : ‘’Vous êtes gracieux, aujourd’hui, le père Jeanne’’. Cela ne le rendait pas plus aimable, au contraire.

Nous étions donc attablés devant une boisson, et le spectacle commençait.  A cette dame qui lui paraissait un peu plus enrobée  que la moyenne il envoyait un ‘’Bonjour Mesdames’’. Et à celui-ci que la nature n’avait pas favorisé ‘’Quand on est moche comme ça on devrait payer un impôt supplémentaire».Ou d’un qui arrivait en auto et se garait comme il pouvait, souvent de travers il disait ‘’Il est garé en épi du bon sens’’.

Il appréciait surtout les enterrements. Il connaissait Monsieur Funèbre chez qui, disait-il, il allait chercher une pompe. On lui répondait qu’on ne faisait que des bières. ‘’Donnez moi donc un demi’’ rétorquait-il. D’ailleurs, lorsqu’il allait à accompagner quelqu’un vers son ultime demeure, il ne pouvait s’empêcher de maugréer ‘’Ca m’ennuie. Encore un qui ne me le rendra pas’’.

Et ses titres d’articles d'articles sur le Rugby villiérain étaient un vrai bonheur dans leur genre ‘’Des Ho ! Et des Bah !’’. Ou ‘’Il faudra penser à remplacer les poignées de la malle’’. Ses adages si justes. ‘’La victoire a cent pères. Mais la défaite est orpheline ‘’ ou bien ‘’Il n’y a pas de petites victoires. Il n’y a que de grandes défaites’’.

Aujourd’hui, dans la rubrique ‘’Du temps des Milledioux’’ j’ai voulu vous parler, un peu, de JJ Ovalix parce que c’était un brave homme, honnête et courageux, attentif et serviable. Il était pourvu de petits noms tous plus tendres les uns que les autres : ‘’Le père Jeanne,  Papi Jeanne,  Papi,  Jacquot’’.

Tous le connaissaient et tous l’appréciaient. De ceux qui l’on connu j’espère que personne ne l’a oublié.

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 15:10

Piana, petit village occidental côtier de l’ile méditerranéenne nommée Kallisté la magnifique par les navigateurs de l’Odyssée, recevait, en cet année de grâce MMIX, pour son onzième jour de floréal, tout le gotha rugbystique Villiérain accompagné en cela par quelques non-initiés auxquels il sera volontiers pardonné qu’ils aient choisis une autre culture.

L’hôte de ce raout, était l’ami Jean-Pierre OTTAVI plus connu sous le doux sobriquet de « Ricky ». Pour son sexagénaire jubilé autant que pour son nouvel attachement au personnel en voie de repli professionnel, nous étions conviés  à venir partager son dîner d’anniversaire. Dîner servi de fort noble manière à la table de cet établissement du meilleur goût qui soit : « L’hôtel-restaurant CAPO ROSSO Camilli et Ollivier », route de Porto pour ceux qui sont intéressés.

L’apéritif, car apéritif il y eut, fut servi sur la terrasse panoramique surplombant le golfe de Porto immergé dans le halo vaporeux d’un coucher de soleil, éblouissant de rubicondité, de vermeil, de pourpres et d’incarnats, dont le front tutoyait  la blancheur immaculée des neiges printanières de l'éblouissant : Paglia d'Orbu. C’était le début d’une grande aventure qui prenait vie après les retrouvailles, les accolades et les embrassades. Tant et tant étaient venus de loin via la capitale et autres mégapoles, là où le soleil est artificiel et où les odeurs de maquis manquent étrangement de sainteté. 
Ils sont venus brûler leurs yeux aux feux étincelants des calanche dont la couleur s'enrichit de la tache originelle  du sang de ceux qui ont payé  le lourd tribut de la liberté de vivre sur leur terre.
Quand l’astre majeur ne laissa plus poindre que ses traits de feux  vespéraux, nous fûmes conduits vers l’autel de la communion.
La Cène, installée dans les salons du rez-de-chaussée, nous accueillit dans un dédale de nappes et de serviettes tissées à l’ancienne. Les reflets cristallins de verres au ventre rebondi nous laissaient présager de quelques crus de haute estime dont les robes de différentes couleurs ne demandaient qu’à être retroussées. Ô doux nectars de nos côteaux escarpés, accrochés aux flancs arides et brûlants de nos collines. Pampres cueillis à la serpe par des mains que le temps et les travaux besogneux ont usées jusqu’au parchemin. Contrées  de la faucille et de la pioche  où la pierre  dispute au cep  noueux le peu de terre que les hommes sont allés chercher jusque dans les entrailles de ces lieux incultes. Pressoirs faits de bois fruitiers taillés à l’herminette et que chaque tour de vis fait se plaindre d’une déchirure. Tonneaux dont les douelles de chêne ont été rabotées à la varlope d’olivier et doivent leur arcure à l’eau des torrents.

Quand le repas débuta nous fûmes pris dans un tourbillon de mets extravagants. Le supplice de Tantale n’en eut été qu’un codicille de comédie. Dîner de la mer ou dîner de la     terre. Au choix des convives qui n’en croyaient ni leurs yeux ni leur sens olfactif.

Tel un opéra séria, l’ouverture fut andante qui vit les hanaps s’emplir d’opaline ou de rubis, puis allegro ma non troppo en un envol de mises en bouches. 

L’on sentait tout de suite, les parfums iodés des langoustines entremêlés de senteur de foie gras aux châtaignes.

Divines naïades écartelées  à l’épigastre abandonné aux arômes épicés des îles, et à l’émanation subtile de fleur de sel et de basilic.

Gardiennes  du Capitole gavées des meilleurs maïs, embaumés d’effluves montagnards héritage de nos antiques châtaigneraies décimées par les feux successifs mais qui, tel le Phénix, renaissaient sous le greffoir de nos vieux brgers.

Seuls, d’archaïques béotiens dont la langue aurait subi la torture de la dague rougie  eurent pu trouver à redire. Pauvres mécréants devant l’immuable office apostolique.

Puis dans un envol de cuivres et de bois, les cordes étant délaissées à l’arrière ban, devant des invités médusés, apparurent sur des plateaux d’argent, enrobés sous leur croute de sel , les princes de la méditerranée :  Dentex dentex,  plus communément appelés,  Denté, Dentie, voire, Dentice. Oserai-je pousser le front jusqu’à vous donner la recette de se mets délicieux ? « Dans un plat aux bords relevés, faites un lit de gros sel. Sur ce lit vous déposerez votre Denté entier non écaillé. En son ventre vidé vous aurez pris la peine d’installez un bouquet d’herbes aromatiques du maquis (thym, laure, sauge bleue, serpolets, etc.). Vous recouvrirez complètement du même gros sel. Faites cuire au four, à raison de vingt minutes par livre. Quand votre hôte est cuit, retirez-le du four,  brisez la gangue de sel, ôtez la peau et dégustez arrosé d’un filet d’huile d’olive jeune et d’une pincée de fleur de sel. »


Ne donnez la recette à personne ! C'est un secret.

Les partisans de la terre ne furent pas moins choyés. Ecoutez donc, braves gens qui n’étiez pas de ce fastueux banquet!

La partition  orchestrale était la même que pour les amis du large. La mélodie identique. Mais le fruit de la mer était remplacé par son pendant terrien : l’agneau de lait. Agneau élevé sous le pis maternel, repu et gorgé de lait mais  qui a gambadé et qui connaît par cœur chaque recoin de nos collines. Et qui, déjà, s’est gavé de quelques pansées d’herbe et d’arbustes fleurons  de notre maquis : arbousier, chêne vert, myrte, bruyère et laurier qui donnent à sa chair cette saveur enviée jusques aux prés-salés.

Le plat de fromages issus en droite lignée du terroir corse, escorté en cela par un succulent confit de figues blanches, fut la pénultième touche  à ce tableau gastronomique d’une pure merveille.

Le dessert, mélange de parfums glacés et de sorbets inestimables, vint couronner le tout comme le vernissage accomplit à la postérité une toile  de maître.

Cette soirée passée sous les auspices originels de notre ami Jean-Pierre, connut son content de musique et de chants endémiques, grâce à la dextérité et à l’organe de trois jeunes musiciens du cru qui bercèrent nos esprits et enchantèrent nos cœurs.
Puis vint le moment de se quitter. Tous, ceux qui savaient ou ne savaient pas, nous sommes rapprochés les uns des autres comme en un seul et même chœur et avons entamé le « Dio vi salvi Régina » ce chant de gloire, cet hymne d’amour qui réunit l’âme et l’esprit des hommes de ce pays pour remercier notre hôte de son inénarrable accueil et son inestimable amitié.

En vérité, peu de gens auront vécu une si belle aventure. Certains,  arrivés la veille,  s’étaient déjà retrouvés pour affronter l’événement, en prenant un peu d’avance sur l’amitié et la convivialité qui les liaient depuis quelques décennies, soit à travers le sport, soit à travers la vie professionnelle, soit à travers la vie simplement, mais toujours avec le même enthousiasme, le même amour des retrouvailles et le même plaisir d’encore une fois savoir que tous étaient là, présents, fidèles et attentionnés.

Merci, Jean-Pierre, d’avoir permis, une fois encore, ce tour de magie que seuls les êtres   hors du commun peuvent réaliser.

Nous l’avions vécu avec Daniel, Jean et quelques autres. Nous espérons le revivre, intensément. Mais qui sera le prochain ? Il y en aura-t-il seulement un autre ? Je crois que tous l’espèrent. A celui là, d’avance, je dédie mes plus profonds sentiments d’amitié et d’affection.

 

 

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