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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 16:16

Ha ! Mes camarades ! Si vous saviez ! Je n’en peux mais de toutes ces tracasseries ambulatoires. Après cinq ans  d’atermoiements cyclothymiques dus à une douleur exagérée du nerf crural que l’on nomme, tout bonnement : une cruralgie. Je ne souhaite à personne, même à mon pire ennemi, si j’en avais un, les affres cruralgiques. La jambe gauche irritée et irritante avec, parfois, l’impression qu’elle était enfouie dans un nid de fourmis carnivores. De surcroit,  vous ne pouvez vivre ni debout, ni assis, ni couché. Des séries de crampes nocturnes à se foutre la tête contre les murs. C’est un mal insupportable et exacerbant (demandez-donc à notre ami Serge Pascouau). Après avoir consulté une demi-douzaine de spécialistes de la chose. Après m’être fait ausculter et tâter par autant de charlatans,  lesquels, avaient chacun sa méthode. L’un s’entrainait à faire des percussions sur mon tendon sous-rotulien. Un autre excitant la douleur par une extension forcée de la jambe, supplice que l’on nomme dans le  jargon des carabins ‘’ le signe de Lasègue inversé’’ ; je ne sais même pas qui c’est ce Lasègue mais il devait être fatigué le mec, parce que son machin inversé, même si t’as pas le crural touché t’es obligé de gueuler. Le  troisième me faisant le coup de ‘’l’extension de la cuisse quand le genou est en flexion’’…non mais, essayez ! Extensez donc la cuisse quand le genou flexionne, tient ! Essayez ! Essayez ! Avec ce genre de truc, vous faites avouer n’importe quoi à n’importe qui ! Si, si ! Le suivant, lui, m’a paru un peu chelou, tu vois ! Patibulaire… mais presque. Il m’a pris les choses de la vie, là, ouais, les gesticules dans la main droite, il les a faites rouler un moment et puis il m’a dit-« elles sont pas gonflées ». Renseignements pris, j’ai compris qu’à la suite d’une cruralgie elles peuvent enfler. Ca n’était pas le cas. Remarquez, elles auraient de la place, vu que j’ai de la peau pour en mettre une demi-douzaine. Quoi qu’il en soit, on m’a fait comprendre, au bout de cinq années de souffrances, de douleurs et de calamités que je ne frappais pas à la bonne porte. Il serait judicieux que je consultasse un ‘’neurochirurgien’’, un neurochir comme on dit dans le milieu concerné. C’était début mai 2011. Je ne fais ni une, ni deux. Je me mets en relation avec le secrétariat des spécialistes de la chose, hôpital ‘’Falconadia’’ de Bastia. J’avais le choix entre le professeur Vargas et le professeur Moubarak. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai choisi Vargas. Super bien le prof. IRM, radios et tout le Saint-frusquin. A la lecture de l’interprétation (c’est comme ça qu’on dit) je voyais qu’il se grattait le crâne, l’air dubitatif. Je lui lançais à mezza-voce :

-- Pourquoi vous grattez-vous la tête, doc ?». Il me répondait illico

-- Quand on se gratte la tête c’est parce qu’on ne sait pas par où commencer ». Ben, v’là autre chose.

– Ha ! Bon !» que j’lui fais ?

– Vous avez cinq hernies discales accompagnées de discopathies  dégénératives». qu’il me répond, l’effronté. Moi.

-- Ha ! Bon !» que je lui refais ? Lui

– En plus vous avez le nerf crural pincé et congestionné entre la L4 et la L5 ». Ben mon colon.

– Et faut m’opérer ? ».

– Hou ! Là ! La ! Mon cher Monsieur. Je ne veux pas vous faire une tour Eiffel dans le dos ».

Mais je ne veux ni une tour Eiffel, ni un petit…dans l’dos. Hum…je le voyais venir avec ses sabots en cuir blanc et sa blouse qui me l’filait, le blues.

– Alors ?» que j’lui dis béatement

-- Avant de penser à un acte chirurgical, nous allons essayer l’infiltration ». Ca, ça me rappelle les avocats. (Nous allons gagner cette affaire. Vous l’avez perdue mon pauvre). Vous voyez la subtilité ? Ce que j’appréhendais  le plus, l’infiltration,  me pendait, maintenant, au dessus de la tête telle l’épée de Damoclès.

Inutile de vous dire que j’ai rameuté tous les potes dont je savais qu’ils avaient eu des infiltrations. Les Pascouau, Tomat, Delbart, j’en ‘’ verts et des pas murs’’ comme dirait Caillou. Sur internet j’ai parcouru des pages entières, des paragraphes complets. J’ai visité l’Atlas du corps humain en long, en large et en travers. J’ai tout lu ‘’Doctissimo’’ avec les conseils de Marina et de Michel. Je ne savais plus à quel site me vouer tant j’en ai consultés. Je me réveillais la nuit avec des sueurs froides après des cauchemars inénarrables. Tout ça, à cause d’une (petite) infiltration. Les chocottes de ma vie.

Rendez-vous fut pris avec le radiologue à la clinique du Golfe à Ajaccio. Vous lisez bien : à Ajaccio. Je vais vous expliquer en deux mots, pourquoi passer du nord au sud de notre bonne île (and Clyde). Ca vaut pas vingt ronds aurait dit le Père Jeanne. Donc, je vous explique! 1°) L’infiltration doit être administrée sous scanner par un radiologue-thérapeute. 2°) Il n’y a pas radiologue-thérapeute à Bastia. Et lycée de Versailles, il n’y a pas, non plus, de neurochirurgien à Ajaccio ! Heureusement que c’est la même île… Tu vois pas le Maori confronté à un cas identique et vivant en Nouvelle-Zélande, avec le neurochir à Auckland et le radiologue à Christchurch. Ne faut pas, qu’en plus, il ait le mal de mer. Mais c’est pas fini !!! La clinique du Golfe n’est pas équipée pour ce genre d’intervention. Alors ? Direction l’hôpital de la Miséricorde. C’est pas beau, ça ? On reste rêveur devant tant de facilité à se guérir. Le Maori tu lui dis qu’à Christchurch on n’est pas équipé et qu’il faut aller à Wellington. Déposez vos tatouages ici, vous les reprendrez à votre retour ! C’est le parcours du con battant. Hein ! Du combattant ! Si vous voulez. Trèfle de plaisanterie, le 12 août j’étais attendu par l’équipe du professeur Chiousse. Moi, c’était plutôt, chiasse. Vous remarquerez que du mois de mai au mois d’août, trois mois ce sont écoulés. Si j’avais été piqué par un serpent venimeux… Brrr ! J’ose pas y penser. Pourtant, vous me croirez, si vous voulez, ça c’est passé comme sur des roulettes. J’ai tout vu sur écran géant. Les vertèbres, l’aiguille, le produit injecté, tout! Je n’ai rien senti qui me fit le moindre mal. J’en étais tout ébaubi. Et pour tout dire je glorifiais la médecine, les médecins, les neurochirs, les carabins et même et les charlatans. Alléluia ! Alléluia ! L’histoire, en soit, peut paraître belle au bout du compte. Moi qui craignais tant l’épreuve, je m’en tirais plutôt pas mal ! Non ? Mais l’histoire n’est pas terminée. Je vous passerais les moments d’attente d’un bien-être promis. Il vint, ce bien-être, lentement, délicatement, graduellement mais posément. Chaque jour je le sentais grandir et s’affirmer. Aujourd’hui, 22 novembre, j’ai l’impression qu’il ne lui reste pas grand-chose à me rendre. Je le ressens comme un vieux copain, perdu depuis longtemps et soudainement retrouvé. Mais c’était sans compter sur les retours de manivelle. Ma jambe droite, elle, se portait à merveille. Elle a bien assuré pendant toutes ces années de galère. Et maintenant que tout s’arrange, v’là t’y pas que c’est mon genou droit qui me lâche, le lâche ! Orthopédiste-chirurgien. Rendez-vous pris par mon neurochirurgien, jeudi 24, à l’hôpital de Bastia. Ce coup-ci, c’est une arthroscopie qui me pend au nez. Je vous réserve le privilège de mes prochaines pérégrinations en milieu hospitalier. Pour finir cet intermède clinique, je ne résiste pas au plaisir de vous citer un petit passage de l’interprétation de mon IRM. A ne lire que par ceux que ça intéresse vraiment ou bien qui s’y connaissent.

 

A l’étage L4L5 : Volumineuse hernie discale para médiane et foraminale gauche avec compression radiculaire de L4 gauche, majorée par une ostéophytose somatique postérieure. Discopathie dégénérative de type II de MODIC. Arthrose inter apophysaire postérieure bilatérale avec épaississement du ligament jaune

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 10:41

Alors que s’ouvre la nouvelle saison hivernale, les associations caritatives, (Restos du Cœur, Croix-Rouge, Secours populaire)  et la Fédération des Banques alimentaires sont confrontées à une situation alarmante. Elles ne bénéficient plus du ‘’Programme Européen d’aide aux plus démunis’’ (PEAD). Et cela, à la demande de six pays, dont l’Allemagne et la Suède. Ils estiment que ce dispositif ne les concerne plus. Ils font valoir qu’à l’origine, il y a vingt cinq ans, il s’agissait de distribuer les excédents agricoles communautaires en faveur des plus pauvres et des plus démunis, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le financement étant assuré par la PAC (Politique Agricole Commune). Quelle que soient les raisons invoquées, l’Europe ne sort pas grandie de cette contestation. Les ONG vont en effet se retrouver, si la décision est maintenue, avec un budget largement amputé, alors que le nombre de demandeurs ne cesse de grossir chaque année. Ce seront des millions de repas en moins. Quand ont sait que la France, pour ne parler que d’elle, compte selon l’INSEE, dix millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Les instances médicales ne cachent pas leurs craintes : « Les problèmes de carence alimentaire, et de déséquilibre nutritionnel, risquent de réapparaître en Europe, pour la première fois depuis l’après-guerre ! »

Face à ce risque de séisme humanitaire personne ne peut rester indifférent. Un consensus national s’impose. On attend du gouvernement qu’il se range délibérément aux côtés des ONG pour leur apporter le soutien concret dont elles ont besoin, pour répondre à l’attente des plus démunis.

C’est un problème de solidarité qui se pose. Une épreuve du vivre ensemble. Elle nous concerne tous. Nous sommes engagés dans une bataille de civilisation. Il nous revient de bâtir ensemble la société à venir. Nous avons le devoir d’aider ceux qui sont le plus exposés, à ne pas céder au désespoir. Ceux qui ont recours aux associations caritatives pour franchir ce cap douloureux, ne pourront y parvenir que si nous leur  tendons la main. La pauvreté n’est pas une tare… c’est un malheur ! Combien sont-ils à s’être retrouvés dans cette spirale du soir au lendemain sur le bord de la route ? On pense, notamment, à tous ceux qui ont perdu leur emploi, à tous ceux qui n’ont plus de gîte, ni de couvert. A tous ceux qui vivent des moments déchirants.

Quand on voit le monde tel qu’il se dessine, un monde sans horizon, sans avenir lisible, on a la sentiment que ceux qui nous dirigent, sont dans l’incapacité de maîtriser le présent. Ce qui est vrai pour la France l’est aussi pour les autres pays. Pour chacun se pose les mêmes problèmes, les mêmes incertitudes, les mêmes interrogations.

Alors que nous saluons la naissance du sept milliardième terrien, comment fermer les yeux sur cette planète qui accumule tant de misère, tant d’injustice, tant de mal vivre.

Comment ne pas rêver d’un monde où les pauvres ne seraient plus qu’un mauvais souvenir ?

 

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 16:13

Depuis 1986, le désespoir le mine. A s’en faire des cheveux blancs. Sur les hauteurs de la forêt de ‘’Cervellu’’ j’avais remarqué, à l’époque, son extravagante teinture. Alors que tous ses congénères, châtaigniers rescapés du feu, confrérie de résistants bi voire tricentenaires, certains brûlés à un degré extrême, d’autres toujours fiers d’exhiber leurs scarifications artistiques, dadaïques, sur des troncs qui ne manquent pas d’estomac, mais qui arborent, fièrement, leur canopée émeraude et resplendissante.Chataignier.JPG

Même vides, ils hébergent encore dans leurs flancs, poulaillers, soues à sangliers et même quelques rapaces endémiques dans une originale mixité sociale. Mais voilà ! Pourquoi ces cheveux blancs pour l’un d’entre eux ? Alors que tous les autres, en dépit des épreuves du temps, de leurs terribles blessures, affichent toujours de belles coiffures régénérées, vert espérance ? Ca l’affiche mal !

Pourtant, la famille des fagacées, solidaire dans l’entretien et la parure se parle, se rassure, se console et le salon de coiffure est commun. Tous adorent les coups de peigne, résistent aux brusqueries du vent. Parmi les plus âgés, un vétéran : Moka pour les intimes, en raison de la noirceur de son corps horriblement mutilé par l’incendie qui ravagea le secteur avant 1945. C’est ma grand-mère, Zia Ninina, qui me donna cette date approximative et ma mère qui m’expliqua, sans la garantir, l’origine du ‘’cugnome’’*: Moka ! Eh ! bien, Moka ou pas, il était loin de broyer du noir notre vétéran. Carbonisé partiellement par le feu, assommé par le soleil, lapidé par les pluies torrentielles, il prenait grand soin de sa verte chevelure, éparse certes, mais soignée, riche en bigoudis, ses bogues acérées dont certaines, ouvertes après avoiimages-3-.jpgr roulé à terre, délivraient une lumière bosselée, martelée, ciselée par un joailler céleste.

J’admirais tous ces géants, majestueusement pauvres, élevés à la dure, autour desquels les enfants du village jouaient à se faire peur. Sans pour autant, m’expliquer ou comprendre le mystère capillaire de l’un de ces géants. Pourquoi ces cheveux blancs ? Mauvaise lotion ? Mauvais présage ? Ou bien encore, pour rester dans la châtaigne, un ‘’bogue’’ informatique ? Pourquoi cette tristesse affichée, cet autisme apparent, ces racines malades de plaies noires ou blanches perçant le sol de leurs souliers d’inquiétude ? Et surtout, ces cheveux d’un blanc sale qui semblent porter le deuil, là où le noir des autres ressuscite la joie, la foi.

Depuis tant d’années, au cours desquelles je n’ai plus eu de nouvelles de lui ; est-il toujours en vie ? Mes interrogations d’époque relevaient-elles de l’illusion, de la science ou de la poésie ? Au sujet du  châtaignier aux cheveux blancs, j’entends encore quelques réflexions de nos vieux, les meilleures peut-être, en tout cas les plus spontanées : « Hè Tchernobyl sicuru, sicuru. »**. Crédulité ? Crédibilité ? Qui sait ? Beaucoup de ceux qui le disaient, le croyaient, ne sont plus là pour le répéter, le ressentir. La thyroïde, des années durant, fit glande à part. « So i Russii… »***Arbres (71)

Bien entendu, le gouvernement français de l’époque, n’est en rien responsable. Il a fait tout ce qu’il a pu. Il a même arrêté le nuage toxique à nos frontières ! Sans l’aide des banques.

Alors, par temps de crise, la France a d’autres préoccupations que l’indemnisation des victimes de Tchernobyl. Il y a beaucoup plus préoccupant ! Par exemple ; d’aller se faire voir chez les Grecs !!!

 

*  surnon. ** C'est Tchernobyl sûr,sûr. *** Ce sont les Russes...

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 15:48

Le cauchemar Grec hante tous ces hommes et ces femmes qui descendent dans la rue pour crier leur indignation. Ils dénoncent le poids de la finance et les politiques d’austérité qui mènent au pire. Des banderoles arborent ce leitmotiv : ‘’Si vous ne nous laissez pas rêver, on ne vous laissera pas dormir’’. J.C. Trichet lui-même, avant de quitter la présidence de la BCE l’a dit : ‘’Il faut réfléchir à l’avenir. Demain il faudra changer de traité pour être capable d’empêcher un membre de la zone Euro de vagabonder et de créer des problèmes pour tous les autres’’.  Cette constatation, aussi forte soit-elle, suffira-t-elle à changer le cours des choses et obliger les Etats à ne pas céder au pouvoir de l’argent des marchés financiers mais à déclarer la guerre à la précarité en remettant l’homme au cœur de la société et de toutes nos préoccupations ? On peut revenir au principe marxiste ; l’homme le capital le plus précieux.

 Comment ne pas s’indigner quand les jeunes n’ont d’autre avenir que le chômage ? Même les plus diplômés ne parviennent pas à sortir de cette angoissante spirale. Ils sont privés d’espoir face à un horizon bouché qui n’apporte aucune réponse à leurs attentes.

Comment ne pas s’indigner quand des salariés, souvent après de longues années de travail, se retrouvent atteints par un licenciement que rien ne justifie ? Pour des questions de profit, des délocalisations et des fermetures d’entreprises  sont décidées sans la moindre concertation. Et l’on comprend mieux la colère de ceux qui vivent, souvent, un véritable naufrage.

Comment ne pas s’indigner quand les familles sont, brutalement, précipitées dans la précarité ? Quand elles ne parviennent plus à vivre au quotidien ? Quand elles n’arrivent à survivre que grâce à la solidarité, à la main tendue des organisations caritatives qui ont de plus en plus de difficultés à répondre aux besoins. L’Europe envisage, même,  de réduire les subventions qui leur étaient allouées jusqu’ici.

Comment ne pas s’indigner quand le nombre de sans-abri ne cesse de grandir ? Il y a de plus en plus de SDF dans nos rues ! Pourtant le chef de l’Etat, pendant la campagne 2007, avait bien promis qu’il n’y aurait plus une seule personne  qui passerait la nuit dehors. Des familles vivent, encore, dans des conditions inhumaines.

Comment ne pas s’indigner quand on voit des gens réduits à fouiller dans les déchets des supermarchés et autres points de vente pour subvenir, tant bien que mal, à leur triste quotidien ?

On n’en finirait pas d’énumérer les ‘’raisons de s’indigner’’ ! Pour le moins qu’on puisse dire, le monde va mal ! Il a besoin de trouver de nouvelles assises. Nous sommes face à une nécessaire reconstruction en bâtissant une société plus humaine, plus fraternelle, ouverte au rêve…

Et pour cela, nous avons besoin d’un débat sérieux, citoyen, qui ne tourne pas à la foire d’empoigne ! C’est bien de l’avenir du pays, de l’avenir de nos enfants dont il est question.

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 17:17

Ah ! Ce n’est pas facile de commencer cet ultime chapitre, qui est tout fait d’allégresse et de jubilation, sachant quand même, qu’il sera le prélude à une fin proche de nos ‘’vendanges/retrouvailles’’. La dernière étape de ce ‘’chemin de Compostelle de l’amitié’’. Ultime marche de cet escalier gravit, échelon après échelon, lune après lune, chaque phase du travail de la vigne mélée à celle de la fraternité pour arriver aux portes du raffiné et du images[1]sublime.

Mais, pour l’instant, je ne vais pas gâcher mon plaisir. Le retour, fin septembre,  sur ce site classé d’intérêt mondial par l’UNESCO, village natal de Danielle Casanova, Corse, Française, communiste, féministe, intellectuelle, patriote et mondialiste, donc, ’’universelle’’ fut un ravissement. L’on comprend mieux, la considération de nos amis Claudine et Gérard, citoyens du monde, d’avoir choisi cette localité comme lieu de réadaptation à la vie simple et fondamentale.  Piana (43)

Ce lieu d’aménité, de délicatesse, d’attention sincère et loyale. Ce puits d’imagination conforme à leurs idées de progrès. Cet olympe de l’amitié franche et indéfectible. Ce ‘’chez eux’’ qui vous prend le cœur et le ventre tant est forte leur affection.

Un courriel envoyé par un auteur inconnu, lui-même en route pour rejoindre le point de ralliement, et, qui disait en substances :

-          Les éclaireurs repèreront les lieux de Porticcio et se rendront par leurs propres moyens en terre de Piana pour rejoindre la troupe le 30 au matin,

-          Le 27, nos valeureux artilleurs franchiront le sol corse dès 15h35,

-          Le 28, les forçats de la route accosteront au matin si la SNCM ne freine pas leur ardente marche. Au menu, Piana, Corte, l’Ecomusée et la vallée de la Restonica …

-          Le 29, pèlerinage sur le Cap Corse, Centuri, Nonza, pétanque à Saint Florent …

-          Le 1er les derniers renforts poseront le pied sur la Terre Promise à l’heure du déjeuner.

Alors, jusqu’au 29, c’était septembre. Le 1er était d’octobre. Sans compter que nous étions déjà une bonne demi-douzaine plantés en terre promise. Ce qui généra un nombre final de…de… plus qu’une vingtaine, en tout cas. Dans ce semainier, il manque, cela ne vous a pas échappé, le 30, et pour ceux qui étaient présents ce jour là, l’ordre était donné d’un diner à ‘’La voute’’ au pied de l’Eglise paroissiale de Piana (église de style baroque) qui se dresse majestueusement en plein cœur de village. La grand’fête prenait ses marques. Ce fut le début d’une longue, d’une très longue partition. Elle dura plusieurs jours. L’amitié ne se démentira jamais tout au long de ces vendanges agréablement spirituelles et récréatives. L’intermittence des retrouvailles ne faisait que renforcer ce besoin de passion. Cette nécessité de se sublimer afin que ce qui nous fit longtemps rêver devienne enfin réalité. Elle révèle aussi, tout bonnement, un besoin de chaleur humaine à travers les amis, les copains. Et personne ne manqua l’occasion de donner le meilleur de soi, de sa camaraderie de son attachement et de son affection aux autres convives. DSC03580

Rien ne manquait à ces  réjouissances. La table était fastueuse, les crus de cuvées exceptionnelles, la musique distillée par d’enchanteurs  ménestrels Corses, les chansons fraternelles et populaires, l’amitié à son paroxysme. Comme toujours, nos hôtes avaient fait les choses comme il fallait les faire. Nous avons tutoyé les étoiles.

Pour l’occasion, je vous ai concocté un petit album qu’il est aisé de consulter en marge de ce billet en cliquant sur ‘’Album. Les copains d’abord’’. ) (‘‘Clic gauche'') Mais le temps du bonheur qui n’est, ni plus long ni plus cout,  passe à une même vitesse inexorable. Il semble seulement s’évanouir. Il donne cette impression de l’eau d’une source qui coule entre nos doigts et que nous ne pouvons retenir, même en fermant très fort la main. Le temps ne compte pas pour ceux qui l’ignorent. Pour moi, il fut, cette année, mon ‘’chemin de Compostelle de l’amitié’’. Il m’a permis de revoir tant d’amis et de partager ensemble des moments de bonheur intense qui resteront fixés dans ma mémoire et chevillés à mon cœur. Mon émotion était à son comble.

Voilà, chers amis, la boucle est bouclée. Où elle avait commencée le 16 avril, elle se terminait en apothéose ce 03 octobre. Que de merveilleux souvenirs côtoient encore mes nuits d’insomnie.

Maintenant, il faut que s’évacuent les mois de la morne-saison avec ses journées ternes et mélancoliques. Sombres et froides. Que passe le temps de la solitude et de l’isolement. Des lunes rousses cernées de halos brumeux. Des cieux tumultueux ennuagés de noirs.Et qu’il nous mène ainsi jusqu’aux Saints de glaces.

Alors, au bout du chemin, comme un minuscule fanal, cette petite lueur d’espoir qui appelle d’autres travaux de la vigne et d’autres vendanges. Et surtout d’autres retrouvailles d’amitié et de camaraderie. L’éternel recommencement…

 

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 16:29

C’était vers le 11 septembre. Nous avions passé, en compagnie de nos hôtes, une semaine de félicité, d’euphorie et de bien-être. Comme d’habitude, Louisette nous avait comblés de gentillesse et de bonnes choses. François, en grand calme qu’il est, veillait sur nous, empreint de sérénité. Chez eux c’est assurément comme chez la Jeanne et le Marcel de l’impasse Florimont. Pourtant, nous devions rejoindre sur notre montagne notre village et notre petit carré de plantations uvales.

aj020919006[1]

A flancs de coteaux tournés vers Paglia d’Orba, je vis que la treille ‘’bretonne’’ avait pris de l’ampleur. Sur ses sarments tortueux, les grappes vermeilles et incarnat, luisaient de mille feux. Le grain au ventre rebondi, jouaient les pudibonds mutins et faisaient mine de se cacher derrière le feuillage hâblé, teinté de roux. Le soleil, malgré sa parabolique descendante, illuminait ces restanques  amphithéâtrales où les rangées de ceps en fruits  semblaient appeler avec véhémence des mains  libératrices. Je me pris  à penser, dans mon for intérieur : « Attendez, petits. Attendez ! Le jour sacré de la grande amitié n’est plus très loin. Je vous abandonne mais ne vous oublie pas. Je reviendrais quand la prochaine lune naissante sera à son périgée.ba060624008-m[1] Ce jour là, je ne serais pas seul. Nous serons plusieurs, réunis pour le grand symposium de l’amour fraternel, amical, sincère, franc et cordial. Et nous n’aurons besoin ni de serpettes ni d’ébranchoirs ni de hottes. Notre amitié, seule, suffira à recueillir la manne  tant espérée. Nous prendrons à pleins bras, chacun, les bras des autres. Nous nous serrerons tous très fort. Comme au temps de notre jeunesse quand nous étions équipiers sur le pré. Là où nous partagions des grands pans d’insouciance et de bonheur. Cette étreinte commune servira de pressoir à nos sentiments de fratrie. Puisse de cette étreinte, s’écouler la quintessence de ce qui fit de nous, les amis, les camarades et les frères que nous avons été, que nous sommes,  et que toujours nous resterons. Au poète qui criait, ‘’ sur les murs du métro j’écris ton nom…liberté’’,  à mon tour je crie ‘’dans la pierre rouge des calanques je graverais ton nom…amitié’’».

Mon cœur palpite. Ma main frémit. Tout mon être vibrant est en transporté vers l’enthousiasme de ces retrouvailles. Je ferme les yeux et je les sens, je les devine, je les discerne, je les conçois ces retrouvailles. Elles m’attirent ! Elles me captivent ! Elles m’ensorcellent ! Et pourtant… elles m’obsèdent. Pourquoi m’obsèdent-elles ainsi ? Quel est ce sentiment qui hante mes heures de solitude? Quelle est cette sensation d’abandon qui peuple mes instants d’insomnie ? Je crois l’avoir deviné, sans vouloir me l’avouer. Je me doute :  ces vendanges  terminées, et mon ''chemin de Compostelle de l'amitié'' bouclé, reviendront les jours amers de l’oubli et de l’isolement hivernal. Mais nous n’y sommes pas encore ! Alors, à quoi bon ?

 

Suite et fin au prochain billet...

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 14:35

Sitôt les derniers visiteurs repartis, je m’empressai de me remettre à l’écoute de ma cépée. Il y avait un peu le feu à l’usine, car  la pluie nous était élégamment prédite par  les instances météorologiques de Campo di L’oru par le truchement de Frequenza Mora, la station locale et insulaire de France-Bleue. Pourtant, nous étions le 25 août jour de la Saint  Louis. L’astre solaire resplendissait de mille feux. L’adage dit ‘’Beau temps pour la St Louis, plusieurs jours sans pluie’’. Pour donner plus de vigueur à mes gobelets, il me fallait pratiquer un effeuillage de qualité. Les grappes aux grains déjà dodus, n’avaient plus besoin d’eau. A la rigueur, quelques brumes matinales qui pourraient accélérer le développement d’une pourriture noble aux propriétés exceptionnelles. Si vous saviez… Ces cépages corses sont capables d’offrir des jus d’une typicité insolite. Car l'alliance du climat, du terroir et des vieux plants originaires de l’île, donne à nos crus, un caractère unique. Ces cépages,Brassens.jpg ressuscités par des mains expertes et des greffes habiles, ressurgis de leurs cendres, tel le Phénix.

Ca l’a bien tenu jusqu’au 2 septembre. Les fins  d’après-midi  faisaient prendre à not’ montagne, des tonalités ténébreuses et menaçantes. Là-haut, ça faisait un raffut de tous les diables. Par un soir de septembre, à cheval sur les toits, un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d' putois, allumait ses feux d'artifice.’’ Ça, c’est pour faire plaisir au Vieux (et a d’autres); il adore cette chanson de Maître Georges. Oui, mais voilà ! Notre junior de la bande au père Charles, débarquait le samedi 3 septembre, emmenant dans ses bagages : 1°) une gondole de confiserie fine directemeDSC03057nt issue du marais poitevin (la gondole), 2°) un très beau pavé de 633 pages retraçant la vie du ci-dessus nommé, et 3°)… la pluie ! Oh ! pas une grosse pluie, non ! Quand même… c’est pas très bien apprécié par la vigne, les ondées aoûtiennes. C'est point la bonne époque . Pourtant, ce qui prévalait, avant tout et sur tout , c’était la présence de mes amis Daniel et Pilar. Ces deux là étaient faits pour se rencontrer. Nous étions comblés d’amitié pure et sincère. Nous avons traversé ensemble de merveilleux moments. Tout y est passé ; le rugby, la chanson, l’écriture, notre jeunesse, la politique, les promenades, la citadelle de Corte, le zoo de Ghisonaccia et … le vin, bien sûr ! Mais ces heures d’une forte intensité, passent tellement vite que déjà ces amis là, encore, étaient partis vers d’autres espaces sous un beau soleil de retour. Loulou-et-Francois--7-.jpgEt comme à chaque fois c’était un crève-cœur.

Je me pensais que j’allais être obligé de laisser mon troupeau de ceps un peu à l’abandon. Car j’allais rejoindre d’autres amis  en terres Pianaises pour continuer mon chemin de Compostelle de l’amitié.  Et, comme toujours, Loulou (Louisette) et François nous attendaient, fidèlement, là-bas, quartier Saint Antoine, dans la douceur de leur fraternelle affection et de ces belles journées automnales. C’est pas de l’amitié avec ces deux là.  C’est d’l’amour.  Maternel, fraternel, éternel ? Du vrai, du palpable que vous sentez battre sous vos doigts. Que du bonheur !!! Ce séjour m’aida à patienter quelques temps encore avant la touche finale. La grand'messe qui se préparait en sourdine, presque secrètement. Nous arrivons, quasiment, à l’épilogue. La maturité de ces mélanges harmonieux ''amitié et ampélographie'' ne saurait tarder. Mais un reliquat de patience vous est indispensable.

La suite au prochain billet:

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 10:31

Les Delbart partis, mon ardeur ne retombait pas. Il faut dire que nous  avions fait ensemble une bonne partie du job où, l’amitié, les produits de la vigne et le rugby s’étaient entremêlés à l’encan, notre ami consacrant une bonne partie de sa retraite à la belle jeunesse rugbystique du pays angevin. Aucun de ces grands sujets ne pris le pas sur les autres. Tous nous ravirent sur un pied d’égalité. Mais si cet épisode fut de très bon aloi, une bienveillante nouvelle m’était arrivée aux oreilles depuis peu : la ‘’casa Tomat’’ avait posé, sur notre île,  ses malles et ses valises (fussent-elles en cartons). Et là, je sentais qu’une grande part d’amitié allait, forcément, converger vers les coteaux Venacais. Qu’il y aurait à partager l’alpha et l’oméga, le yin et le yang, l’alter et l’ego, le corse et le bigourdan. Toutes ces choses, presque secrètes, qui n’appartiennent qu’à de rares initiés. Surtout, que nul de mes amis, n’y sente ou n’y voit le moindre atome de dénigrement envers sa propre personne. Pour ce qui me concerne, la valeur de la fraternité et de l’affection que je porte à chacun de vous n’a d’égal que mon amitié attentive et assidue. Et je pense, sans risque de me tromper, que notre Caillou vous réserve la même intime cuvée. Les TomatToutefois, je dois l’avouer, j’ai pour lui un enthousiasme et une exaltation tous particuliers. Cet attachement que, tous deux, nous avons pour le pays tarbais. Des heures, des jours, des semaines, des mois et des années passés à travailler, l’un près de l’autre, en suivant les mêmes chenaux pour arriver aux mêmes débarcadères. Si vingt ans d’âge ne nous séparaient, nous pourrions avoir usé nos fonds de culotte sur le hêtre lisse des bancs de la même école. Nous aurions pu tremper nos ‘’sergent-major’’ dans le même encrier. Nous aurions pu, oh! Divine récompense, pratiquer le rugby dans la même équipe de minimes ou de cadets. Je tiens à rappeler que nous avons évolué ensemble, mais à des âges où l’on n’a plus la même complicité qu’aux premières années de l’existence. Peu importe ! Nous nous sommes rencontrés et nous nous sommes aimés comme de véritables frères. C’est une confidence que je partage, Aarvistes mes amis, avec d’autant plus de bonheur, que  plusieurs d’entre vous savent déjà quels liens d’affection nous unissent, lui et moi. Et donc, pour revenir à l’ami Caillou et à tout son foyer, je me disais in-petto : ‘’Nous allons expédier en trois coups les gros, le travail de la taille en vert, de l’éclaircissage et de l’effeuillage. Et zou ! On se donne du bon temps en surveillant la rouille et le mildiou’’. Devinez ? C’est ce que nous fîmes en ce tout début d’auguste mois, sous un soleil à dessécher les gorges les plus résistantes. Il restait au cellier quelques biberons en retard de caresses et qui paraissaient flatteurs, de prime abord. Certains, d’ailleurs, abandonnés en ces lieux par des camarades de passage. Qu’elle devenait belle ma vigne ! Et comme il grandissait bien mon solde d’amitié. Non ! Au fond de mon être, ce n’est pas la crise. BILD1857D’autant que dans la foulée nous débarquaient les belles castelneuvoises de la famille La Truche : Lolo (sa compagne) et Marion (leur enfant légitime). Le concert eut été ébréché si notre cortenaise, la bellissime Monique ne s’était jointe à nous afin de passer ensemble quelques instants trop courts mais empreints d’une franche tendresse.

Les Tomat qui étaient partis quelques jours avant, jugeant qu’ils n’avaient pas eu leur content d’amabilité, s’en revenaient planter leur tente sur les coteaux Venacais. Ce qui nous permit de finir le travail entamé ensemble la semaine précédente, et de vider quelques fioles qui avaient sournoisement échappées à notre vigilance.

Le soleil montait déjà bien moins haut dans sa conduite de l’orient vers l’occident. Ses aiguillons  n’en restaient pas moins acérés. J’attendais impatiemment la fin de ce mois d’août pour savoir si le fruit allait gonfler encore. Et, par-dessus tout, l’arrivée prévue d’un junior de la bande au père Charles. Ceci sera une autre étape vers les vendanges futures…

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 16:47

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. ‘’Auprès de mon cep, j’vivais malheureux’’ pour le coup. C’est quand même pas banal ces histoires d’amitié où je viens, je pars, il en revient un qui prestement repart aussi… et coetera… et coetera. Ca va-t-il bientôt finir ces va et vient incessants entre mon cœur et ma vigne ? Ma vigne et mon cœur ? Je suis en renaude. Mains dans les poches et coups de savate dans des boîtes de conserve. Mon cœur à moi ? Qui s’en préoccupe ? Ma vigne à moi ? Qui s’en inquiète ? Le  calepitrimerus vitis et l’eotetranychus carpini, ces ravageurs qui vous déciment feuilles et fruits sans se gêner le moins du monde ! Et l’oubli, loin des potes, qui vous ronge le moral ! Tous ces fléaux du début de l’été qui, outre la chaleur incandescente qui brûlent nos ramées, nous corrodent veines et artèrNounours et sa bande (8)es. Amère destinée…

Puis v’là que l’crincrin grelotte. Ah ! J’n’ai pas trop envie d’être dérangé dans  mes réflexions de désolation et d’affliction. Quand même, me dis-je, répond ! On n’sais jamais. Qu’ouïs-je au fond du turlu ? Un tonitruant : ‘’Salut ma couille’’. Je rêve, que j’me dis. Mais c’est l’Nounours. C’est mon Fournier. C’est mon ‘’Grand Meaulnes’’ à moi. Lui et toute sa smala ("zmâla" qui désigne une réunion de tentes abritant des familles et les équipages d'un chef de clan) suivi de son meilleur calife : le Sylvain de la famille des Mourgues. J’entends, derrière eux, les clapotis de la ‘’Méditerranée’’ qui se laisse bercer dans le golfe de Lava. La vie me revient dans l’âme et dans le corps. Je ris ! Je pleure ! Je suis comme la vigne : assoiffé ! Mes bras se redressent telle la ramure recueillant l’ondée bienfaisante. Nous allons pouvoir attaquer l’épamprage afin d’éviter une consommation inutile de sève. Eux, lui, nous, moi, tous ensemble, bon sang de bois. La belle assemblée que voilà qu’il m’est donné de serrer contre ma poitrine. Entre les rangs de ceps, là où les alluvions ont tracé leur sillon, je laisserais couler mes larmes de bonheur. Quelle meilleur eau pour irriguer les plans jusqu’à leurs plus profondes racines. Je savais que l’amitié ne pouvait pas m’avoir abandonné. Elle était là, présente au bord du chemin de la vie. Elle me tenait la main.

Mais voilà ! Une fois encore, ma bande d’ami doit suivre sa route. Pourtant, il ne me restait que quelques jours pour appliquer le dessagatage de mes protégés. Faire sauter ces sauvageons qui mettent à l’épreuve mes porte-greffes et qui torturent mon crural. Quel supplice ! Et, juste quand je perds pied, allez-savoir comment les choses se font, le grand  J.C. (non, pas Jésus Christ, Jean-Claude) Delbart, comme au bon vieux temps des départs au ras,  vient s’intercaler entre Sylvain et NouLes Delbartnours. Il s’empare de l’aimable vessie gorgée de fraternité affectueuse et plante une banderille en plein volcan de l’amitié. Ah ! La belle aventure au gué ! Nous dessagatâmes à tour de bras. Et, pour comparer nos crus légitimes, mon camarde ayant trimballé dans ses malles quelques fioles anjouanaises, nous mîmes un point d’honneur à culbuter ces demoiselles qui rafraîchirent nos palais et réchauffèrent notre amitié. ‘’Nous vivons une époque formidable !’’ aurait dit notre cher grand Dudule. Et il s’y connaît. Un autre bout de l’itinéraire était accompli. La maturation s’approchait. Mais il restait bien du travail…

 

Suite au prochain billet 

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 16:27

DSC02096Ce mois d’avril  terminait son chemin dans la tourmente céleste des stratus et des cumulonimbus. Le froid était revenu comme aux pires journées d’hiver. Les nues pleuraient toutes leurs amertumes.

J’étais là, orphelin d’astre majeur,  à me demander qui pourrait venir illuminer mes cieux de sa jovialité, de son allégresse et de son enjouement. Quel ami, surtout, viendrait m’apporter le réconfort et me darder de son aiguillon afin que sur le métier je repose mon ouvrage. Cet ouvrage qui, s’il rend les mains calleuses et les bras noueux, vous donne la force et la vigueur indispensables pour continuer le travail entrepris quelques semaines auparavant, là-bas, sur la côte occidentale.

800px-Homalodisca vitripennis 1355010[1]L’époque de la fumure, de la taille sèche et des sulfatages frappait à l’embrasure de ma parcelle vinicole ainsi qu’au vestibule de mon pré carré d’affection. Le phylloxéra, le mildiou et la cicadelle pisseuse (voir photo: non ce n'est pas une cigale), comme l’oubli et l’agnosie de ceux que l’on aime, ne pardonne aucun écart ni aucune dissidence. Cette inconvenance de gout ne ferait qu’alimenter la rupture de l’essor nouveau pour la vigne et de l’amitié intègre pour d’anciens compagnons de route.

DSC02098Il arriva ce rédempteur. Par un matin de début mai, charriant derrière lui des flamboiements de lumière irisée, de gaieté franche et d’éclats de rires. Le soleil collait à ses basques et la chaleur exhalait de tout son être. Ce presque ancien que, même jeune, l’on appelait le Vieux, avec un V majuscule, n’en déplaise à quelques jaloux. Ce Vieux, plus renaudeur et plus ronchon qu’une  armée de  grincheux acariâtres. Mais dont le cœur peut déplacer des montagnes de joie, de félicité, de bonheur et qui vous offre de flatter ensemble le nirvana. Un être d’une sensibilité extravagante et dont le travail sur les plants de vigne et sur mon humeur se fit sentir instantanément. Nous commençâmes par goûter les crus des années passées afin de nous mettre au diapason l’un l’autre. Car il était nécessaire, pour continuer l’action entreprise avec nos amis Bretons (ceux de la côte occidentale, évidemment), de nous prémunir de quelques forces. Ah ! Il ne rechigne pas à la tâche notre grand ami. Lui qui se fiche, comme d’une guigne, du flacon autant que de son contenu, pourvu qu’il ait son content de spiritueux et de spirituel. Il ne fléchissait pas d’une once, tonton Chris. Depuis ses cascades Balanines, la pêche au mulet et jusqu’à l’arrivée attendue de ses soixante huit balais. Tout y passa ! L’amitié tint la barre et le bar tint l’amitié. Entre pottos et piliers nul besoin de faire un choix. Le labeur entrepris  continua son bonhomme de sentier.

Puis un jour, comme il s’en était venu, dans la discrétion, la pudeur et la modestie qui l'honorent, il s’en retournait, là-haut, chez lui, emportant dans ses bagages, sa lumière, sa jovialité, tout le diable et  son train… Je restai seul auprès de mon cep  qui avait encore, un long, un très long chemin à faire. Mais cela est une autre histoire…

 

La suite au prochain billet…

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