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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 08:05

On procède sur-le–champ à l’élection du nouveau conseil municipal. Instants doublement historiques : c’est le premier conseil municipal de la Libération. Pour la première fois, une femme en fait partie ; Renée PAGES-PERINI est de surcroît élue avec Godefroy DE PERETTI, pour représenter la ville d’Ajaccio au sein de l’Assemblée départementale.

Quinze mille patriotes défilent à travers la ville. La masse énorme et joyeuse roule vers la préfecture où pénètrent les délégués du Front National. L’insurrection a triomphé. La foule acclame les arrêtés préfectoraux du 9 septembre.

I.- Le Comité départemental du Front National constitue un Conseil de préfecture travaillant en accord avec nous

II.- Le département de la Corse proclame son ralliement à la France libre. Nous appelons la population à pavoiser aux couleurs des Alliés

III.-­ Les groupes de combat du Front National et eux seuls sont considérés comme forces supplétives de police.

IV.- Les organisations antipatriotiques suivantes sont dissoutes :

Parti Populaire Français

Milice Française

Groupe collaboration

Légion des volontaires Français

Légion Française des combattants

Leurs biens, meubles et immeubles seront réquisitionnés.

Nous invitons les anciens combattants des guerres 1914/1918 et 1939/1940 et de la résistance à reconstituer une organisation unique et libre d’anciens combattants.

V.- Le travail doit être poursuivi normalement. Nous faisons appel au patriotisme des jardiniers et des maraîchers pour qu’ils approvisionnent convenablement les marchés urbains. L’accaparement des denrées alimentaires, la spéculation, le refus de vendre constituent des crimes contre la Patrie.

VI.- Tous les journaux sont astreints à la censure préfectorale et à la publication des communiqués de la préfecture et du Front National.

VII.- M. le secrétaire général de la préfecture, MM. Les sous-préfets, les maires, les commissaires de police, les commandants de gendarmerie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté. Ajaccio le 9 septembre 1943

Le préfet de la Corse signé : PELLETIER

Le conseil de préfecture signé : Arthur GIOVONI, Henri MAILLOT, François VITTORI, Maurice CHOURY, Paul CESARI

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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 14:25

Front National 20

Le texte est aussitôt envoyé à tous les Comités d’arrondissement : Sartène, Bastia, Corte et bien-sûr Ajaccio.

Un vrai soleil d’Austerlitz se lève sur cette journée du 9 septembre. Les patriotes en arme sont tous là. Un groupe s’est emparé de plusieurs caisses d’armes à la caserne des G.M.R. (groupes mobiles de réserve). A dix heures on entre en ville. Maurice Choury prend la parole. Il salue l’heure bénie de la résurrection de la patrie. Puis c’est le rappel au devoir :

« Il ne s’agit pas de se laisser aller à l’ivresse du succès. L’Italie a mis bas les armes, mais la guerre continuera jusqu’à la libération complète de notre sol »

Et, au nom du Front National, c’est l’appel au combat

Patriotes de Corse, aux armes contre Hitler !

Soldats italiens, avec nous contre l’ennemi de l’Europe

Notre programme immédiat est acclamé. : Ralliement de la Corse à la France libre : utilisation des groupes de combat du Front National comme forces supplétives de la police. Dissolution des organisations antipatriotiques et arrestation de leurs chefs. Epuration des administrations. Organisation du ravitaillement et répression du marché noir. Convocation d’une assemblée départementale, composée des deux délégués de chaque commune qui travaillera en étroite collaboration avec le Conseil de préfecture.

En conclusion je déclare :

Fiers d’être le premier département français libéré, nous marcherons vers la libération totale de la Patrie. Nous foulerons à nouveau le sol du continent français. Et alors, je vous le dis, « l’aigle volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame ! »

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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 14:21

A 5h30 Jean s’aperçoit qu’on veut le fusiller dans le dos. Il s’insurge contre cette suprême insulte et invective les bersaglieri. Et telle est la force de sa parole que le peloton baisse les armes. Le colonel MAGLI fait alors intervenir une section de carabiniers. Mais Jean refuse d’être fusiller dans le dos et leur crie : « Lâches, vous n’osez pas me regarder en face ». Et c’est seulement à 7h30 qu’il tombe, non pas fusillé mais massacré à coups de crosses et décapité à coup de poignard.

Début septembre (43). Les Allemands sont d’une fébrilité extrême. Ils ne restent pas plus de 2 ou 3 jours au même endroit, ils se faufilent partout, n’admettent pas les discussions. On sent que cette situation ne peut plus durer et que bientôt les troupes de résistance seront forcées ‘’d’entrer dans le bain’’.

Il serait souhaitable que le débarquement s’effectue très prochainement.

Des coups de main ont lieu du nord au sud de l’île. Les accrochages se font de plus en plus précis. Les Allemands prennent des otages dans la population, parmi lesquels des jeunes gens de 15 et 16 ans qu’ils menacent de fusiller si les patriotes ne se constituent pas prisonniers. Le chantage échoue. Tout le monde tient bon. La Corse est en effervescence.

Le 4 septembre le radio Martin BORGOMANO, en proie à la plus vive agitation s’écrit ;

- Anibal. Anibal. Il faut redescendre tout de suite à Ajaccio… « J’aime Paimpol et sa falaise, son biniou et son grand pardon »…

- Le message d’alerte ?

- Oui, on vient de l’entendre à la radio…

Pas de doute ; le débarquement est éminent.

Les parachutages sont de plus en plus nombreux. Outre des armes et du matériel, des spécialistes radios sont largués.

Monsieur Luc ‘’Arthur GIOVONI de Moca Croce’’ est alerté par les partisans que le ‘’Casabianca’’ va aborder dans la rade de la Parata, à la barbe des batteries italiennes, dans la nuit du 5 au 6 septembre. A 1 heure du matin ‘’Luc’’ est à bord. Le débarquement des fusils antichars commence sur un canot pneumatique. A 4 heures tout est terminé. Luc vogue vers Alger où il apporte des documents de la plus haute importance. Il s’agit d’un document de 181 pages donnant le détail de toutes les forces ennemies en Corse.

Front National 18

A Alger, les spécialistes n’en croient pas leurs yeux :

- Ca a dû coûter cher ?

Et GIOVONI de répondre :

- Pas un sou ; mais dix mois de travail.

A midi GIOVONI rencontre le Général GIRAUD. Accueil très cordial.

- Alors GIOVONI, dans quelques mois votre pays sera libéré. Vous préfèreriez dans quelques semaines.

- Je préfèrerais dans quelques jours.

Il Expose la situation en Corse.

- Je sais qui vous êtes et ce que vous avez fait. J’ai promis d’aider les patriotes Corses. Je tiendrai parole.

A l’heure ou ‘’Luc’’ rencontre GIRAUD, on note en Corse les signes d’un soulèvement général imminent. Le 8 septembre, ‘’Ribello’’ à la tête d’un groupe armé stoppe un convoi de 3 camions italiens. Les soldats déposent leurs armes. Bilan 8 Lebel, 1 mitrailleuse et des caisses de grenades et de munitions. Arrivent 2 camions Allemands. Un sous officier et un chauffeur sont abattus. L’autre camion réussit à s’enfuir.

Dans toute la Corse des milliers de ‘’Ribello’’ se lèvent.

Mercredi 8 septembre, cours NAPOLEON, le Comité d’arrondissement du Front National tient une séance. On prend les ultimes mesures pour le combat dont chacun sent l’approche. Vers 18 h 30 h le radio Pierre PAGES vient annoncer : « L’Italie a capitulé ». Mais ce n’est pas le moment de perdre la tête dans un tourbillon de joie. Il faut profiter du désarroi des Italiens avant que les Allemands ne les reprennent en main. Il faut balayer le pouvoir de Vichy, prendre la mairie et la préfecture, arrêter les traîtres, proclamer le ralliement de la Corse à la France libre. La victoire de l’insurrection, à Ajaccio, jouera un rôle important dans la réussite de la mobilisation de tous les patriotes, contre l’envahisseur Allemand. Le Comité départemental avait décidé que si les Italiens capitulaient on lancerait l’insurrection. Ce même jour à 19 h 30, en un quart d’heure, rassemblement de tous les groupes de combat du Front National devant la mairie. Plus de 300 hommes, certains armés de pistolets, sont au rendez-vous. Les sirènes donnent l’alerte. Si les « « vichystes » » de la mairie espèrent disperser les patriotes, ils en sont pour leurs frais. On crie : « LAVAL au poteau ! A bas PETAIN ! Mort aux hitlériens ! » . Le Chant du départ alterne avec la Marseillaise et l’Internationale. Un millier de jeunes résolus s’engagent sur le cours NAPOLEON. Des officiers fascistes braquent leurs revolvers sur le rang de tête. Le cortège les engloutit avant qu’ils aient pu tirer…

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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 14:18

Chaque village est un bastion du Front National. Hommes et femmes rivalisent de combattivité. Les hameaux et les bergeries sont autant de relais pour les hommes du maquis. Pendant l’occupation, les coups de main contre l’ennemi n’ont jamais cessés.

Pourquoi le dissimuler ; l’essor et l’unanimité de la résistance corse ont été grandement facilités par l’italophobie qui a des racines profondes, réminiscence profonde de la lutte contre l’envahisseur génois : un mélange de mépris et de haine. On s’attaque au moral de l’armée ennemie par des inscriptions murales : Benghazi è presa… Tripoli è presa… Tunisi è presa… On fait comprendre au simple soldat qu’on ne le confond pas avec les dirigeants fascistes. « Soldats antifascistes, avec nous contre Hitler » propose un papillon collé par le Front patriotique des jeunesses corses. Sous la direction de STELVIO et d’un ancien maire communiste de Livourne, ils luttent aux côté du Front National ; notamment en rédigeant et en distribuant des tracts en langue italienne parmi la troupe. Lentement la masse du fascisme s’effrite et l’effondrement italien est proche.

Au début d’août, le colonel des chemises noires, Giani CAGNONI, désire rentrer en contact avec les patriotes. Il est amené en présence de l’état-major de la résistance.

« -Patriotes, je suis disposé à vous donner mon fils en otage ».

Le colonel aide le maquis par des informations précises et précieuses. Il fait circuler des tracts destinés à la troupe. Il renseigne sur l’emplacement des unités, leurs mouvements, leur armement, leur état d’esprit. Le tout parvient à la grotte par les intrépides agents de liaison et de là les ondes transmettent…

En ce mois d’août, on flaire la capitulation italienne. L’idée lancée par les communistes mûrit et s’impose : la libération de la Corse doit être l’œuvre des Corses eux-mêmes.

Les hitlériens avaient tenté de neutraliser les Corses en spéculant sur leurs sentiments anti-italiens. Pourquoi ne pas ranger la partie de ‘’l’armée royale’’ à leurs côté et retourner cette tactique contre les hitlériens ? Les communistes militant au sein du Front National vont gagner l’ensemble de l’organisation à cette audacieuse tactique.

Le 28 août, à Bastia, s’ouvre le procès de Jean NICOLI, Jérôme SANTARELLI et P-Jean MILANINI qui ont été vendu par un collaborateur. L’ennemi tient là quelques chefs du Front National qu’il tente, vainement, de détruire depuis plusieurs mois. Jean NICOLI condamné à mort. La sentence aura lieu le 30 août. Depuis sa cellule Jean passe la dernière nuit à écrire des courriers. A ses voisins de cellule, à ses camarades de combat, à sa famille et surtout, à ses enfants.

30 août 2h du matin.

« J’ai sacrifié mes intérêts, ceux de mes enfants. J’ai donné ma vie à la grande cause pour laquelle je reste, jusqu’à la dernière minute, plus enflammé que jamais : celle de la Corse et du Parti.

Comme je vous aime, mes amis communistes, mes frères. J’ai le dégoût des gens qui m’ont trahi, vendu…. Je vous embrasse tous un par un. Je vous serre sur mon cœur, vous, les hommes, les grands, les nobles. Comme c’est beau d’être communiste… Je comprends maintenant, à cette heure suprême le sourire des martyrs. Ils avaient devant les yeux une grande idée. Eh bien, voyez-vous, le communiste convaincu que je suis, sourit déjà à la mort en pensant que je meurs en servant la Corse et mon parti… Vive le Parti Communiste Français. Ce seront mes derniers mots au poteau.

Jean Nicoli

3 heures du matin

A mes enfants

Tout à l’heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme. Je dirais presque heureux de mourir pour la Corse, pour le Parti. Ne pleurez pas. Souriez-moi. Soyez fiers de votre papa ; il sait que vous pouvez l’être. La tête de Maure et la fleur rouge, c’est le seul deuil que je vous demande. Au seuil de la tombe, je vous dis que la seule idée qui sur notre pauvre terre me semble belle, c’est l’idée d’être communiste. Je meurs pour notre Corse et pour mon parti.

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 11:28

Chaque village est un bastion du Front National. Hommes et femmes rivalisent de combattivité. Les hameaux et les bergeries sont autant de relais pour les hommes du maquis. Pendant l’occupation, les coups de main contre l’ennemi n’ont jamais cessés.

Pourquoi le dissimuler ; l’essor et l’unanimité de la résistance corse ont été grandement facilités par l’italophobie qui a des racines profondes, réminiscence profonde de la lutte contre l’envahisseur génois : un mélange de mépris et de haine. On s’attaque au moral de l’armée ennemie par des inscriptions murales : Benghazi è presa… Tripoli è presa… Tunisi è presa… On fait comprendre au simple soldat qu’on ne le confond pas avec les dirigeants fascistes. « Soldats antifascistes, avec nous contre Hitler » propose un papillon collé par le Front patriotique des jeunesses corses. Sous la direction de STELVIO et d’un ancien maire communiste de Livourne, ils luttent aux côté du Front National ; notamment en rédigeant et en distribuant des tracts en langue italienne parmi la troupe. Lentement la masse du fascisme s’effrite et l’effondrement italien est proche.

Au début d’août, le colonel des chemises noires, Giani CAGNONI, désire rentrer en contact avec les patriotes. Il est amené en présence de l’état-major de la résistance.

« -Patriotes, je suis disposé à vous donner mon fils en otage ».

Le colonel aide le maquis par des informations précises et précieuses. Il fait circuler des tracts destinés à la troupe. Il renseigne sur l’emplacement des unités, leurs mouvements, leur armement, leur état d’esprit. Le tout parvient à la grotte par les intrépides agents de liaison et de là les ondes transmettent…

En ce mois d’août, on flaire la capitulation italienne. L’idée lancée par les communistes mûrit et s’impose : la libération de la Corse doit être l’œuvre des Corses eux-mêmes.

Les hitlériens avaient tenté de neutraliser les Corses en spéculant sur leurs sentiments anti-italiens. Pourquoi ne pas ranger la partie de ‘’l’armée royale’’ à leurs côté et retourner cette tactique contre les hitlériens ? Les communistes militant au sein du Front National vont gagner l’ensemble de l’organisation à cette audacieuse tactique.

Le 28 août, à Bastia, s’ouvre le procès de Jean NICOLI, Jérôme SANTARELLI et P-Jean MILANINI qui ont été vendu par un collaborateur. L’ennemi tient là quelques chefs du Front National qu’il tente, vainement, de détruire depuis plusieurs mois. Jean NICOLI condamné à mort. La sentence aura lieu le 30 août. Depuis sa cellule Jean passe la dernière nuit à écrire des courriers. A ses voisins de cellule, à ses camarades de combat, à sa famille et surtout, à ses enfants.

30 août 2h du matin.

« J’ai sacrifié mes intérêts, ceux de mes enfants. J’ai donné ma vie à la grande cause pour laquelle je reste, jusqu’à la dernière minute, plus enflammé que jamais : celle de la Corse et du Parti.

Comme je vous aime, mes amis communistes, mes frères. J’ai le dégoût des gens qui m’ont trahi, vendu…. Je vous embrasse tous un par un. Je vous serre sur mon cœur, vous, les hommes, les grands, les nobles. Comme c’est beau d’être communiste… Je comprends maintenant, à cette heure suprême le sourire des martyrs. Ils avaient devant les yeux une grande idée. Eh bien, voyez-vous, le communiste convaincu que je suis, sourit déjà à la mort en pensant que je meurs en servant la Corse et mon parti… Vive le Parti Communiste Français. Ce seront mes derniers mots au poteau.

Jean Nicoli

3 heures du matin

A mes enfants

Tout à l’heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme. Je dirais presque heureux de mourir pour la Corse, pour le Parti. Ne pleurez pas. Souriez-moi. Soyez fiers de votre papa ; il sait que vous pouvez l’être. La tête de Maure et la fleur rouge, c’est le seul deuil que je vous demande. Au seuil de la tombe, je vous dis que la seule idée qui sur notre pauvre terre me semble belle, c’est l’idée d’être communiste. Je meurs pour notre Corse et pour mon parti.

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 15:51

Le 30 juillet L’HERMINIER, commandant le sous-marin Casablanca, est pris sous les tirs de mitrailleuses dans le golfe de Porto. Il retourne, donc, à Saleccia où il débarque 12 tonnes d’armes et de matériel. La nuit suivante, 8 autres tonnes sont débarquées. En rentrant à Alger, L’HERMINIER apprendra que tout le matériel est en bonnes mains.

*

Six des nôtres sont là, de ceux qui savent tout risquer. Il faut évacuer les armes sur Casta par les sentier uniquement à dos de mulets.

Voici le Front National des patriotes ; voici le peuple de Corse à l’œuvre. BENEDETTI part en Balagne et ramène 50 mulets. Les paysans, poignée d’hommes intrépides, guident les convois, offrent chaque jour une fournée de pain et un veau pour les équipes. Dix décalitres d’avoine pour les mulets.

C’est l’enthousiasme. Dans la journée, on vaque ostensiblement aux affaires. Les vieux s’emploient auprès des italiens à connaître les heures et les itinéraires de patrouilles. Les enfants font le guet. Ainsi, chaque nuit les armes passent par les sentiers à deux cents mètres de l’ennemi.

Il faut répartir les armes par camions. Les routes sont infestées d’Allemands, d’Italiens et de policiers. Les hommes feront preuve de ruses, d’astuce et d’audace à nul autre comparable au nez et à la barbe de l’ennemi.

Ragaillardis par la présence des hitlériens, les fascistes poursuivent leurs méfaits. De nombreuses personnalités sont arrêtées et déportées. L’ennemi tend des embuscades.

Un puissant maquis, organisé par Jean NICOLI et ses camarades, contrôle la région d’Olmetto. C’est dans cette région, à Casalabiva que Jean NICOLI et Tony OGLIASTRONI, ont composé le chant de guerre du Front National, la Sampiera :

Ch’a lu son di lu culombu

Da li monti a la marina

S’attruppi tuttu lu mondu !

L’annezzione s’avicina.

E come nu temp’antighu

Fatte front’alu nimighu !

Aritti corsi ! Corsi aritti !

Siatte cos’e francesi,

Tutt’all’arme corsi arditi,

Morte, morte ali nimighi !

Qu’au son du Colombo

De la montagne à la mer

Tout le monde s’attroupe !

L’annexion nous menace.

Et, comme au temps jadis

Faites front à l’ennemi !

Corses debout ! Debout les Corses !

Soyez tous Français et Corses,

Tous aux armes Corses hardis,

Mort, mort à l’ennemi.

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 15:46

Dans un buisson, le secrétaire du Parti communiste se tient avec un patriote blessé. Ils restent là quatre jours et quatre nuits, sans nourriture ni boisson, mais les fascistes ne les trouveront pas. Le bataillon se retire après une semaine, bredouille et ridicule.

Nous sommes le 25 juillet 1943. La veille, MUSSOLINI est destitué et arrêté. Dans les villes et les villages Corses, de grandes affiches égrènent les litanies des interdictions. Le commandement du VIIème corps d’armée Italien précise les chefs d’inculpation dont les résistants sont passibles : aide à l’ennemi, attentat contre la sûreté publique, sabotages, attentats contre les militaires italiens, détention d’armes et d’appareils émetteurs, intelligence et correspondance avec l’ennemi, aide aux coupables, propagande subversive, manifestations séditieuses, etc.

Il faut répondre au plus vite. L’imprimeur, Robert FOGLIA, tire dans sa cave ce petit papillon qui sera collé, la nuit suivante, à Ajaccio, sur les affiches de l’ennemi :

Etat d’alarme

Dans ses affiches, l’ennemi indique clairement les activités qui le gêneront au cours du débarquement, puisqu’il nous les interdit sous peine de mort.

Mais c’est à la patrie qu’il faut obéir et non à un général ennemi, notre futur prisonnier.

La France compte que chacun fera son devoir. Tous les soirs à 22 h50 écoutez l’émission de

Radio France (ALGER) pour la Corse

Front National

De la résistance à l’insurrection.

L’Allemand débarque et prend en main les troupes italiennes. Pas de fanfare pour l’arrivée de cette Sturmbrigade SS « Reichsführer ». Un ordre daté du 26 juillet défini ainsi sa mission :

Le rôle de la Sturmbrigade est d’ordre politique et militaire…La population sera portée à se réjouir de l’arrivée des troupes allemandes…La plupart des Corses désirent rester Français. Il faut faire ressortir que le Führer mène, comme NAPOLEON, le juste combat pour la liberté de l’Europe. A l’opposé de DE GAULLE et de GIRAUD ; cette position est celle du maréchal PETAIN….

HITLER a pu mesurer dans les stalags l’attachement des Corses à la mère patrie. Les hitlériens vont donc s’efforcer de jouer un jeu subtil : canaliser à leur profit l’hostilité des insulaires aux visées annexionnistes de l’Italie. Au demeurant, l’Allemand est l’ennemi contre lequel, de 1914 à 1918, la Corse a sacrifié 20000 de ses fils. Il ne doit pas s’attendre à des sourires.

Ce même 28 juillet, François GIACOBBI, frère du sénateur, fait parvenir une lettre annonçant le ralliement des F.F.L. au Front National. Les prolétaires, les ouvriers agricoles, les artisans, les paysans, qui formeront jusqu’au bout le gros des groupes armés du Front National, bénéficieront de l’aide morale et financière, des renseignements et des complicités de fonctionnaires, avocats et négociants décidés à contribuer à la Libération de l’île.

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 09:01

La Gestapo aurait été impuissante sans l’aide et l’initiative zélée de la police française de l’époque. En 1939 le parti communiste est interdit et rentre dans la clandestinité pour mener le combat contre l’occupant nazi. Dès septembre 1939 la police municipale de Paris (PM), sous la direction du préfet LANGERON, avait mis en place des ‘’brigades spéciales’’ chargées de la chasse aux communistes. En mars 1940, le directeur des Renseignements Généraux (RG), avait mis sur pied une ‘’brigade spéciale’’ chargée de la répression communiste. Le 15 février 1942, alors qu’elle apportait un peu de charbon à ses amis POLITZER, Danielle CASANOVA est arrêtée rue de Grenelle par les inspecteurs de la BS1, spécialisée contre les communistes. La BS2 l’étant, en particulier contre la MOI (‘’Main-d’œuvre immigrée’’, un des principaux leitmotivs du ‘’FN’’ des Lepénistes). Le 24 janvier 1943, donc, Danielle CASANOVA est déportée à Auschwitz, matricule 31655. Le 10 mai, elle meurt du typhus. ‘’Ils ont voulu t’anéantir…ils t’ont rendue immortelle’’. Quelques heures avant sa mort, elle aussi laissait ces quelques mots d’espoir :

« N’ayez jamais le cœur serré en pensant à moi. Je suis heureuse de cette joie que donne la haute conscience de n’avoir jamais failli et de sentir dans mes veines un sang impétueux et jeune. Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera. »

La fin de l’hiver et surtout le printemps et l’été 1943 furent des périodes décisives concernant les préparatifs pour libérer la Corse. Non sans mal. Les embuscades, les manifestations publiques dirigées par le Front national de lutte pour la libération, comme celles du 22 mars à Bastia et du 30 mai à Ajaccio, le nombre et la précision des renseignements collectés ont convaincu COLONNA D’ISTRIA de la valeur du Front national. Joseph PANCRAZI (Léon) est chargé de préparer l’accueil du ‘’Casabianca’’. Avec le concours de Jean NICOLI, un terrain de parachutage est mis en place dans le ‘’Niolo’’. La consigne d’Alger est de constituer des dépôts d’armes jusqu’à l’heure ‘’H’’. Les communistes pensent, au contraire, qu’une armée (s’en était une) se forge dans le combat. D’ailleurs, comment rester passif quand l’ennemi vous surprend et vous attaque ?

Le 9 juin, au cours d’une opération de débarquement d’armes par sous-marin, ‘’Ribello’’ se trouve confronté à trois adversaires. Il se débarrasse des trois carabiniers, il récupère les armes et traverse la montagne, les armes portées à dos de mulets.

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