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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 16:29

C’était vers le 11 septembre. Nous avions passé, en compagnie de nos hôtes, une semaine de félicité, d’euphorie et de bien-être. Comme d’habitude, Louisette nous avait comblés de gentillesse et de bonnes choses. François, en grand calme qu’il est, veillait sur nous, empreint de sérénité. Chez eux c’est assurément comme chez la Jeanne et le Marcel de l’impasse Florimont. Pourtant, nous devions rejoindre sur notre montagne notre village et notre petit carré de plantations uvales.

aj020919006[1]

A flancs de coteaux tournés vers Paglia d’Orba, je vis que la treille ‘’bretonne’’ avait pris de l’ampleur. Sur ses sarments tortueux, les grappes vermeilles et incarnat, luisaient de mille feux. Le grain au ventre rebondi, jouaient les pudibonds mutins et faisaient mine de se cacher derrière le feuillage hâblé, teinté de roux. Le soleil, malgré sa parabolique descendante, illuminait ces restanques  amphithéâtrales où les rangées de ceps en fruits  semblaient appeler avec véhémence des mains  libératrices. Je me pris  à penser, dans mon for intérieur : « Attendez, petits. Attendez ! Le jour sacré de la grande amitié n’est plus très loin. Je vous abandonne mais ne vous oublie pas. Je reviendrais quand la prochaine lune naissante sera à son périgée.ba060624008-m[1] Ce jour là, je ne serais pas seul. Nous serons plusieurs, réunis pour le grand symposium de l’amour fraternel, amical, sincère, franc et cordial. Et nous n’aurons besoin ni de serpettes ni d’ébranchoirs ni de hottes. Notre amitié, seule, suffira à recueillir la manne  tant espérée. Nous prendrons à pleins bras, chacun, les bras des autres. Nous nous serrerons tous très fort. Comme au temps de notre jeunesse quand nous étions équipiers sur le pré. Là où nous partagions des grands pans d’insouciance et de bonheur. Cette étreinte commune servira de pressoir à nos sentiments de fratrie. Puisse de cette étreinte, s’écouler la quintessence de ce qui fit de nous, les amis, les camarades et les frères que nous avons été, que nous sommes,  et que toujours nous resterons. Au poète qui criait, ‘’ sur les murs du métro j’écris ton nom…liberté’’,  à mon tour je crie ‘’dans la pierre rouge des calanques je graverais ton nom…amitié’’».

Mon cœur palpite. Ma main frémit. Tout mon être vibrant est en transporté vers l’enthousiasme de ces retrouvailles. Je ferme les yeux et je les sens, je les devine, je les discerne, je les conçois ces retrouvailles. Elles m’attirent ! Elles me captivent ! Elles m’ensorcellent ! Et pourtant… elles m’obsèdent. Pourquoi m’obsèdent-elles ainsi ? Quel est ce sentiment qui hante mes heures de solitude? Quelle est cette sensation d’abandon qui peuple mes instants d’insomnie ? Je crois l’avoir deviné, sans vouloir me l’avouer. Je me doute :  ces vendanges  terminées, et mon ''chemin de Compostelle de l'amitié'' bouclé, reviendront les jours amers de l’oubli et de l’isolement hivernal. Mais nous n’y sommes pas encore ! Alors, à quoi bon ?

 

Suite et fin au prochain billet...

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