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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 15:51

Le 30 juillet L’HERMINIER, commandant le sous-marin Casablanca, est pris sous les tirs de mitrailleuses dans le golfe de Porto. Il retourne, donc, à Saleccia où il débarque 12 tonnes d’armes et de matériel. La nuit suivante, 8 autres tonnes sont débarquées. En rentrant à Alger, L’HERMINIER apprendra que tout le matériel est en bonnes mains.

*

Six des nôtres sont là, de ceux qui savent tout risquer. Il faut évacuer les armes sur Casta par les sentier uniquement à dos de mulets.

Voici le Front National des patriotes ; voici le peuple de Corse à l’œuvre. BENEDETTI part en Balagne et ramène 50 mulets. Les paysans, poignée d’hommes intrépides, guident les convois, offrent chaque jour une fournée de pain et un veau pour les équipes. Dix décalitres d’avoine pour les mulets.

C’est l’enthousiasme. Dans la journée, on vaque ostensiblement aux affaires. Les vieux s’emploient auprès des italiens à connaître les heures et les itinéraires de patrouilles. Les enfants font le guet. Ainsi, chaque nuit les armes passent par les sentiers à deux cents mètres de l’ennemi.

Il faut répartir les armes par camions. Les routes sont infestées d’Allemands, d’Italiens et de policiers. Les hommes feront preuve de ruses, d’astuce et d’audace à nul autre comparable au nez et à la barbe de l’ennemi.

Ragaillardis par la présence des hitlériens, les fascistes poursuivent leurs méfaits. De nombreuses personnalités sont arrêtées et déportées. L’ennemi tend des embuscades.

Un puissant maquis, organisé par Jean NICOLI et ses camarades, contrôle la région d’Olmetto. C’est dans cette région, à Casalabiva que Jean NICOLI et Tony OGLIASTRONI, ont composé le chant de guerre du Front National, la Sampiera :

Ch’a lu son di lu culombu

Da li monti a la marina

S’attruppi tuttu lu mondu !

L’annezzione s’avicina.

E come nu temp’antighu

Fatte front’alu nimighu !

Aritti corsi ! Corsi aritti !

Siatte cos’e francesi,

Tutt’all’arme corsi arditi,

Morte, morte ali nimighi !

Qu’au son du Colombo

De la montagne à la mer

Tout le monde s’attroupe !

L’annexion nous menace.

Et, comme au temps jadis

Faites front à l’ennemi !

Corses debout ! Debout les Corses !

Soyez tous Français et Corses,

Tous aux armes Corses hardis,

Mort, mort à l’ennemi.

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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 15:46

Dans un buisson, le secrétaire du Parti communiste se tient avec un patriote blessé. Ils restent là quatre jours et quatre nuits, sans nourriture ni boisson, mais les fascistes ne les trouveront pas. Le bataillon se retire après une semaine, bredouille et ridicule.

Nous sommes le 25 juillet 1943. La veille, MUSSOLINI est destitué et arrêté. Dans les villes et les villages Corses, de grandes affiches égrènent les litanies des interdictions. Le commandement du VIIème corps d’armée Italien précise les chefs d’inculpation dont les résistants sont passibles : aide à l’ennemi, attentat contre la sûreté publique, sabotages, attentats contre les militaires italiens, détention d’armes et d’appareils émetteurs, intelligence et correspondance avec l’ennemi, aide aux coupables, propagande subversive, manifestations séditieuses, etc.

Il faut répondre au plus vite. L’imprimeur, Robert FOGLIA, tire dans sa cave ce petit papillon qui sera collé, la nuit suivante, à Ajaccio, sur les affiches de l’ennemi :

Etat d’alarme

Dans ses affiches, l’ennemi indique clairement les activités qui le gêneront au cours du débarquement, puisqu’il nous les interdit sous peine de mort.

Mais c’est à la patrie qu’il faut obéir et non à un général ennemi, notre futur prisonnier.

La France compte que chacun fera son devoir. Tous les soirs à 22 h50 écoutez l’émission de

Radio France (ALGER) pour la Corse

Front National

De la résistance à l’insurrection.

L’Allemand débarque et prend en main les troupes italiennes. Pas de fanfare pour l’arrivée de cette Sturmbrigade SS « Reichsführer ». Un ordre daté du 26 juillet défini ainsi sa mission :

Le rôle de la Sturmbrigade est d’ordre politique et militaire…La population sera portée à se réjouir de l’arrivée des troupes allemandes…La plupart des Corses désirent rester Français. Il faut faire ressortir que le Führer mène, comme NAPOLEON, le juste combat pour la liberté de l’Europe. A l’opposé de DE GAULLE et de GIRAUD ; cette position est celle du maréchal PETAIN….

HITLER a pu mesurer dans les stalags l’attachement des Corses à la mère patrie. Les hitlériens vont donc s’efforcer de jouer un jeu subtil : canaliser à leur profit l’hostilité des insulaires aux visées annexionnistes de l’Italie. Au demeurant, l’Allemand est l’ennemi contre lequel, de 1914 à 1918, la Corse a sacrifié 20000 de ses fils. Il ne doit pas s’attendre à des sourires.

Ce même 28 juillet, François GIACOBBI, frère du sénateur, fait parvenir une lettre annonçant le ralliement des F.F.L. au Front National. Les prolétaires, les ouvriers agricoles, les artisans, les paysans, qui formeront jusqu’au bout le gros des groupes armés du Front National, bénéficieront de l’aide morale et financière, des renseignements et des complicités de fonctionnaires, avocats et négociants décidés à contribuer à la Libération de l’île.

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 09:09

Le récit de cet exploit allume le feu à la guérilla dans le sud de l’île, quand éclate la fusillade d’Ajaccio dont le retentissement immédiat va décupler les forces du Front national. Le 17 juin, un groupe d’agents du contre-espionnage italien fait irruption à la ‘’Brasserie nouvelle’’ cours NAPOLEON, au moment où quelques dirigeants du Front national s’apprêtent à se disperser. André GIUSTI et Jules MONDOLONI sont obligés de se défendre. GUISTI mortellement blessé, meurt en attirant à lui les ennemis afin de couvrir la retraite de ses camarades. Mondoloni est fait prisonnier. Sa poitrine est criblée de balles et son corps meurtri de coups. Il est amené à l’hospice Eugénie où il lutte contre la mort. Un homme réussit à s’introduire dans sa chambre. Un sourire éclaire la face du moribond qui dans un dernier souffle dit à son visiteur « Je n’ai rien dit… ».

En quelques minutes, la garnison italienne est sur pied, croyant à une rébellion générale. Des arrestations sont opérées. L’occupant, affolé, tire à tort et travers. Quelques francs-tireurs ajoutent à la confusion de l’ennemi en faisant le coup de feu. Toute la nuit, la fusillade continue.

Dans chaque foyer on salue l’attitude héroïque de GIUSTI et MONDOLONI. L’appel lancé le lendemain parle maire PAOLI, ’’contre tout nouvel acte de cette nature’’, achève de discréditer les éléments vichystes.

En représailles contre l’action de MONDOLONI, l’ennemi arrête 45 patriotes de Petreto-Bicchisano, son village natal. Mais le sang des martyrs commande une implacable ‘’vendetta’’. Le 18 juin, François MONDOLONI (le frère) et Jean VELLUTINI attaquent une patrouille de carabiniers. Le 25 juin, un groupe dirigé par Ribello monte une embuscade contre le chef des carabiniers exterminant plusieurs hommes. Le harcèlement de l’occupant commence… Il va s’accélérer avec la multiplication des parachutages d’armes.

Le travail clandestin est une école de sang-froid. Dans ce domaine, le radio ‘’Tintin’’ est passé maître en la matière.

Du côté de Porri, 15 hommes sont dans le maquis. Au petit matin, Simon LORENZI quitte le groupe pour se rendre au village en précurseur. Il se trouve en présence de mousquetons braqués sur lui. Il fait feu le premier. Des salves répondent. Il s’enfuit. Les camarades sont alertés et se dispersent. Les Chemises noires, par leur curiosité, ont perdu plusieurs hommes lors d’un parachutage entre Casamozza et Barchetta. Ils décident de frapper un grand coup. Mais on ne s’aventure pas, sans risque, dans le maquis où les sangliers attendent !

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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 09:01

La Gestapo aurait été impuissante sans l’aide et l’initiative zélée de la police française de l’époque. En 1939 le parti communiste est interdit et rentre dans la clandestinité pour mener le combat contre l’occupant nazi. Dès septembre 1939 la police municipale de Paris (PM), sous la direction du préfet LANGERON, avait mis en place des ‘’brigades spéciales’’ chargées de la chasse aux communistes. En mars 1940, le directeur des Renseignements Généraux (RG), avait mis sur pied une ‘’brigade spéciale’’ chargée de la répression communiste. Le 15 février 1942, alors qu’elle apportait un peu de charbon à ses amis POLITZER, Danielle CASANOVA est arrêtée rue de Grenelle par les inspecteurs de la BS1, spécialisée contre les communistes. La BS2 l’étant, en particulier contre la MOI (‘’Main-d’œuvre immigrée’’, un des principaux leitmotivs du ‘’FN’’ des Lepénistes). Le 24 janvier 1943, donc, Danielle CASANOVA est déportée à Auschwitz, matricule 31655. Le 10 mai, elle meurt du typhus. ‘’Ils ont voulu t’anéantir…ils t’ont rendue immortelle’’. Quelques heures avant sa mort, elle aussi laissait ces quelques mots d’espoir :

« N’ayez jamais le cœur serré en pensant à moi. Je suis heureuse de cette joie que donne la haute conscience de n’avoir jamais failli et de sentir dans mes veines un sang impétueux et jeune. Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera. »

La fin de l’hiver et surtout le printemps et l’été 1943 furent des périodes décisives concernant les préparatifs pour libérer la Corse. Non sans mal. Les embuscades, les manifestations publiques dirigées par le Front national de lutte pour la libération, comme celles du 22 mars à Bastia et du 30 mai à Ajaccio, le nombre et la précision des renseignements collectés ont convaincu COLONNA D’ISTRIA de la valeur du Front national. Joseph PANCRAZI (Léon) est chargé de préparer l’accueil du ‘’Casabianca’’. Avec le concours de Jean NICOLI, un terrain de parachutage est mis en place dans le ‘’Niolo’’. La consigne d’Alger est de constituer des dépôts d’armes jusqu’à l’heure ‘’H’’. Les communistes pensent, au contraire, qu’une armée (s’en était une) se forge dans le combat. D’ailleurs, comment rester passif quand l’ennemi vous surprend et vous attaque ?

Le 9 juin, au cours d’une opération de débarquement d’armes par sous-marin, ‘’Ribello’’ se trouve confronté à trois adversaires. Il se débarrasse des trois carabiniers, il récupère les armes et traverse la montagne, les armes portées à dos de mulets.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 10:03

L’idée naît de l’union des efforts, des sacrifices et des tâtonnements qui contribuèrent à l’éveil des consciences et à la mobilisation populaire. C’est en combinant tous ces éléments si profondément dissemblables mais ayant le même objectif : chasser l’envahisseur, que le ‘’Front national’’ vit le jour. Il y fallait à la fois de l’audace, du savoir faire et de la compétence politique. Le mérite de cette entreprise d’union inlassablement poursuivie revient aux patriotes les plus lucides : les communistes Corses, parce qu’ils étaient doublement motivés. Ils ne pouvaient accepter ni le nazisme sanglant ni la remise en question de l’adhésion de la Corse à la France qui, depuis 1940 jusqu’à la fin de la guerre, mena une lutte acharnée contre l’envahisseur nazi.

Le 27 juin 1943, à Ajaccio, Jean NICOLI est arrêté –ainsi que SANTARELLI- par les forces ennemies. Dès lors son martyr commence. Sur lui s’exercent toute la gamme des tortures ignobles, tenaillant son corps pour atteindre son âme.

Je ne parlerai pas. Je ne crierai pas. C’est moi le pus fort. Pauvres imbéciles, si vous savez tout, pourquoi vous acharner à me faire parler ? Vous ne savez rien de ce que je sais. Je tiens dans mes mains mon honneur, la vie des autres, et les espoirs d’une multitude. Je ne parlerai pas. Mais Dieu que leurs coups font mal. Tenir, il faut tenir… La route est longue de Casalabriva à San-Gavino… Longue comme ce calvaire interminable. Je compterai les kilomètres…J’ai bien le droit de les compter tout haut. La route est longue. Ils ne se fatigueront donc pas, ces cochons. Han ! Frappez, bêtes brutes. Han ! Frappez, vous serrez vaincus! Han ! O barbara furtuna, sort’ingrata !... Mourir à deux pas de la délivrance. Han ! J’ai soif. J’ai soif ! A la claire fontaine… Han ! L’homme est un mélange d’argile et d’airain. Au diable les kilomètres et les trucs. Sonne airain de mon corps ! Vous n’arracherez pas la Corse à la patrie ! Sonne, Colombu de la libération ! Debout, les hommes ! Venez autour de moi ! Non, je ne suis pas seul, lâches ! Votre matraque est en coton. Bong ! Bong ! Il y aura du bonheur pour les parias de la terre ! Bong ! Bong ! C’est le tocsin de l’insurrection. Bong ! Bong ! Sur le monde entier luira le beau soleil de Corse. Bong ! Comme je suis faible… Comme je suis long à mourir… Comme je grandis… Bong ! Le bonheur sera l’enfant du martyre. Bong ! Maman, berce-moi encore ! C’est si bon de s’endormir, bouche fermée, en regardant le soleil en face…

Des cachots de la ‘’Mobile’’ d’Ajaccio monte la complainte des martyrisés !

Des pur-sang de Cyrnos le moral tient tête

À toutes les injures, à toutes les tempêtes.

De leurs aïeux ils ont le cran et la fierté,

L’amour de leur pays et de la liberté.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 10:02

Le Front National forme des comités populaires de femmes et des groupes du Front Patriotique des jeunes. L’ensemble du mouvement se tient informé par des tracts et papillons manuscrits ou tapés à la machine. Puis, le besoin d’une presse de vérité, exigeant des tirages de plus en plus importants, la Front National crée son propre appareil d’impression clandestine. C’est la naissance de ‘’Le Patriote’’, journal de la résistance. Une imprimerie sera installée dans une grotte de Sorbo-Ocognano. Le typographe, Robert PEDINI, est un italien dont le père est détenu dans las geôles mussoliniennes. Il ne quittera cette imprimerie clandestine qu’à la libération de la Corse. Le matériel de propagande est remis aux cheminots du Front National qui en assure une répartition sûre et rapide. On imagine l’effet produit sur une population écœurée de la presse vichyste, par la lecture d’articles tel que celui-ci :

L’ennemi souille notre sol, pille nos campagnes, matraque nos compatriotes et jette en prison les meilleurs de nos fils.

Les brutes de Mussolini parlent et agissent en maîtres ; ils ordonnent, décrètent, exproprient, pillent, briment et se comportent comme en pays conquis.

Dans les villes ; couvre-feu une heure avant la tombée de la nuit.

Les jardins sont pillés. Ils volent les oranges, les olives, les artichauts, les fèves. Et voici qu’ils déterrent, avec leur poignard, les pommes de terre fraîchement plantées. Des brebis, des vaches disparaissent mystérieusement.

A Castellare-di-Casinca, le receveur des postes à été matraqué par six chemises noires. Tentatives de viols. A Levie arrestations des élèves du cours complémentaire : chantage, menaces de mort et interrogation des enfants à coups de poings.

Plusieurs centaines de patriotes sont emprisonnés et torturés. Les brutes de MUSSOLINI rivalisent avec la Gestapo.

Tout cela crie : ‘’Vengeance’’. Patriotes Corses, allons-nous supporter plus longtemps les vols, les pillages, les humiliations, les arrestations ?

Renions notre passé, déchirons notre histoire si nous ne sommes pas capables de secouer le joug. Paysans, défendez vos champs ! Bergers, défendez vos troupeaux ! Patriotes, défendez vos femmes, vos filles et vos sœurs, défendez vos maisons ! Corses accablée sous tes voiles de deuil, défends ton honneur et ta vie.

En même temps, Le Patriote sème la panique dans le petit clan des collaborateurs en les clouant au pilori.

Actrice du grand drame de la Résistance, les femmes mettent à son service leur finesse et leur intrépidité. Elles assurent les liaisons les plus périlleuses. Elles abritent, même, pendant des mois les quartiers généraux de la Résistance. Elles hébergent les patriotes en danger. Elles envoient des paniers de vivres aux patriotes emprisonnés. En juin 43, elles sont très nombreuses au Front National. Elles forment leurs propres organisations : les Comités populaires des femmes. Elles dénoncent les collaborateurs et les mercantis du marché noir. Elles se préparent à prendre la direction des services sociaux à la Libération.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 09:55

Le réseau FFL est désorganisé et mis en sommeil. La résistance corse tire aussitôt, les enseignements de la destruction du réseau gaulliste.

A Porri, vint cinq communistes venus de tous les coins de l’île se réunissent en conférence du Parti pour faire le point sur leurs activités. Il n’existe pas encore de réelle direction collective du Front National. Arthur GIOVONI est proposé responsable politique. François VITTORI responsable militaire. Jean NICOLI responsable de l’armement. André GUISTI aux renseignements. Nonce BELLINI et Jérôme SANTARELLI veillent sur l’activité de la région d’Ajaccio. La libération peut et doit être l’œuvre des Corses eux-mêmes.

Tous les communistes doivent être au sein du Front National de lutte pour la libération de la France afin de travailler à faire du mouvement le centre unique de la ‘’Résistance Patriotique’’. La résolution finale fixe la ligne du Parti en Corse et trace un plan de travail pour les femmes, la jeunesse, le Front National, la défense des revendications et la lutte armée. Les directives sont précises et ordonnées :

Affaiblir l’occupant (italien) en le démoralisant, en le dissociant des chefs fascistes et de l’Allemagne hitlérienne.

Créer les conditions de la lutte de masse armée contre l’occupant.

Après ces directives la résolution conclut :

Le moment que nous vivons est décisif pour l’avenir de notre île, de sa population et de notre Parti. Depuis quatre années nous avons subi l’illégalité des coups les plus durs, sans fléchir. Que chaque direction prenne courageusement ses responsabilités ! Que chaque militant remplisse courageusement sa tâche ! Soyons le dirigeant incontesté de notre population et à sa tête nous triompherons !

Le Front National reçoit une impulsion nouvelle, l’esprit de résistance grandissant dans la population transportée depuis la capitulation de VAN PAULUS à Stalingrad. La Wehrmacht a perdu un million d’hommes, 4000 avions et 7000 chars. Elle a perdu de sa superbe avec la reddition de sa VIème Armée.

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13 juin 2015 6 13 /06 /juin /2015 09:47

Pascal VERSINI est arrêté en mars, et le dépôt d’armes est saisi avant d’avoir été complètement réparti. ‘’Chè’’ et son fils Baptiste (père de François et Jean-Jacques) échapperont de nuit à l’encerclement ennemi, sauveront leurs armes et constituerons un maquis aux environs de Piana.

La mission ‘’Pearl Harbor’’ possède un petit réseau séparé des mouvements corses de résistance, du moins, jusqu’à l’arrivée en avril 1943 de son nouveau chef : le capitaine de gendarmerie Paul COLONNA D’ISTRIA.

DE GAULLE projette de s’installer à Alger. Il a besoin de renseignement sur la Corse. Il envoie le capitaine GODEFROY (Fred) SCAMARONI (pseudos : capitaine Edmond SEVERI et Joseph GRIMALDI) qui débarque dans la nuit du 7 janvier 1943 au Capo Nero, en compagnie ‘’d’Albert’’ et du radio Alphonse ROSSI ou encre Angelo.

En quatre semaines, ROSSI transmet 70 messages ; renseignements militaires sur l’ennemi, terrains de parachutages, etc. Renseignements d’ordre politique notamment sur l’activité du Parti communiste à Ajaccio. SCAMARONI et ses amis recrutent des jeunes gens pour les ‘’Forces Françaises Libres’’ (F2). Des contrats sont signés.

SCAMARONI cherche le contact avec le ‘’Front National’’. Il rencontre GIOVONI, NICOLI et BENIELLI. Le ‘’Front National’’ est prêt à accueillir toute aide extérieure. SCAMARONI a pour mission d’unifier, sous ses ordres, toute la Résistance corse considérée comme force d’appoint à des troupes de débarquement.

Les points de vue sont difficilement conciliables. On se quitte bons amis mais sans avoir pu réaliser la fusion : ‘’Front National’’ ‘’FFL’’.

Le 17 mars au matin, le radio ‘’ROSSI’’ est arrêté. Torturé il faiblit, décline son identité et avoue qu’il a débarqué en compagnie d’Edmond et d’Albert. Sous la torture poussée, il finit par tout relater. Il dénonce ses camarades qui sont arrêté sur le champ. L’ennemi arrête ‘’Joseph GRIMALDI’’. ‘’ROSSI’’ reconnaît le capitaine Edmond SEVERI (alias F. SCAMARONI).

On jette le nouveau prisonnier (SCAMARONI) dans une sinistre cellule de la citadelle d’Ajaccio. Pas un de ces bruits fraternels qui peuplent les prisons, où l’on sent battre les cœurs. Il est seul dans le noir et le silence opaque, seul avec son désespoir d’avoir été trahi. Les chacals se jettent sur lui…Le 18 mars, un souffle de vie anime, encore, sa chair pantelante. Si l’on parvenait à l’identifier… Encore un geste, un dernier effort et, avalant la pilule de poison sauvée de la fouille, le prisonnier SCAMARONI s’évade dans la mort, ne laissant à ses tortionnaires que la dépouille inutile du capitaine SEVERI.

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13 juin 2015 6 13 /06 /juin /2015 09:43

Qui veut lutter entre en contact avec l’un des trois cents communistes de Corse qui s’emploient à faire du ‘’Front National de lutte pour la libération de la France’’ un mouvement clandestin de masse. Dans les pires conditions de lutte, le Parti communiste triple ses effectifs en Corse, s’enrichissant d’éléments de choix tel Jean NICOLI, Jules MONDOLONI, RIBELLO et tant d’autres. Quoi d’étonnant s’il joue le rôle de dirigeant dans la lutte patriotique ? Les communistes inspirent confiance à tous les patriotes. Ce sont les communistes qui font évader le sénateur GIACOBBI quand ils apprennent qu’il est menacé de déportation et qui assurent sa sécurité jusqu’à la libération.

Quand on présente à Henri MAILLOT, petit parent de DE GAULLE, un agent de liaison ou un responsable du ‘’Front National’’ il questionne : « Est-il communiste ; »… C’est pour lui la meilleure garantie.

Le préfet de Vichy est parmi les rares ‘’collaborateurs’’. Il multiplie les arrêtés favorisant l’ennemi.

Le 14 décembre 1942, le sous-marin ‘’Casabianca’’ du commandant ‘’L’HERMINIER’’ dépose dans la crique de Topiti une mission française. L’équipe est baptisée ‘’Pearl Harbor’’ et est formée du chef de bataillon Roder DE SAULLE (pseudo. Dudule et René Tournier), l’adjudant-chef Toussaint GRIFFI, l’instituteur Laurent PREZIOSI et le radio Pierre GRIFFI (Denis).Ils ont quitté Alger, ses splendeurs et sa vie facile. Les voilà infimes dans le paysage immense où la mort se tapit.

La mission ‘’Pearl Harbor’’ se transporte à Bastia puis à Ajaccio, et crée sont propre groupe de renseignement avec des membres de l’organisation ‘’Combat’’. Pierre GRIFFI et Laurent PREZIOSI, le premier communiste, le second socialiste, ne tardent pas à entrer en contact avec les communistes ajacciens. GUISTI, NICOLI et BENIELLI établissent une liaison permanente avec GRIFFI qui émettra pendant six mois.

En janvier, DE SAULLE remonte vers Piana et installe son P.C. dans la bergerie des frères NESA au Salognu. Il a fixé rendez-vous au ‘’Casabianca’’ en baie d’Arone pour le début février. L’équipe de réception est constituée de Jean NICOLI, André GUISTI, François CARLI, André BOZZI et deux patriotes de Piana : le cheminot François ALESSANDRI, un colosse qui répond au diminutif de ‘’Chè ‘’ (grand-père de François et de Jean-Jacques) et un instituteur retraité Pascal VERSINI ainsi que quelques autres…

Le 6 février, à la nuit tombée, le ‘’Casabianca’’ livre 450 mitraillettes et 60000 cartouches. Le matériel est caché dans la bergerie de la plage.

Arone est un site d’une exceptionnelle grandeur. Mais la plage est à plus de deux heures de marche de toute agglomération. Pour atteindre Piana, pas la moindre route. Les armes sont montées à dos de mulets par la montagne jusqu’au Salognu. ‘’Chè’’ redescend pour effacer toutes traces du débarquement. La barque plate est toujours là, énorme pièce à conviction. Le colosse, malgré la température hivernale, entre dans l’eau jusqu’aux aisselles, l’attaque à coup de pioche et cache les débris dans le maquis. Mais une patrouille ennemie trouve une caisse de munitions oubliée dans la bergerie. La répartition des armes est accélérée. Jean NICOLI et André GIUSTI montent d’Ajaccio avec une camionnette à double fond et livrent tout un chargement aux groupes du ‘’Front National’’ du Sud.

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 09:21

La France a désormais en Corse une nouvelle armée. Le patriote est maître du maquis. L’agent de liaison, le ravitailleur, le franc-tireur retrouvent les qualités ataviques. Faire le guet, marcher sans laisser de traces, s’annoncer par un léger sifflement. Chacun connaît et applique les règles de vie au maquis. Le terme ‘’bandit d’honneur’’ reprend son sens originel. Le maquis redevient le refuge des pourchassés. Le maquis, c’est la base de départ des embuscades, des coups de main. Le siège des postes de commandement, des postes émetteurs, des imprimeries. Le rideau protecteur des parachutages…

Dans les ruelles du Vieux-Port de Marseille, le 28 décembre 1942, deux hommes cheminent, le nez au vent. Deux dirigeants du ‘’Front National’’ fouillent la ville à la recherche d’une filière d’armes.

--Des armes ! Mais vous êtes fous. Ici nous préparons la mise en place de nouveaux pouvoirs publics après le débarquement.

Ce soir là, Jean NICOLI regarde Arthur GIOVONI droit dans les yeux et lui dit :

--Arthur, je donne mon adhésion au Parti communiste. Retournons en Corse. Là-bas il y a des hommes. Des hommes qui s’armeront sur l’ennemi.

C’est un berger. Il contracte en 1937 un engagement de cinq ans dans la marine et fait la guerre de 1939-1940 en Extrême-Orient. Peu après il embarque sur le ‘’Strasbourg’’. A bord on lui donne deux questionnaires. L’un lui demande d’attester qu’il n’est pas juif. L’autre qu’il n’appartiendra à aucune société secrète.

Il remplit le premier. Mais ce n’est pas pour rien qu’on s’appelle ’’Ribello’’ de père en fils dans la famille ; il écrit : « J’ignore de quelle société vous parlez. Mais je me réserve le droit d’en faire partie à l’avenir, si cela me plaît ». Après cinquante-deux jours de prison le fusilier Dominique LUCCHINI est exclu de la marine.

Le voilà de retour à Cargiaca, dans la maison paternelle, trayant les chèvres et jardinant. Et il nous raconte :

En octobre 1942, je me lie d’amitié avec un jeune instituteur, Angelin CHIARONI. Celui-ci cherche un moyen de résister. Il en a déjà parlé avec un communiste, Charlot GIACOMINI, traqué par Vichy et réfugié au maquis. Une chose m’intrigue : Ce GIACOMINI qui n’a ni tué, ni volé, pourquoi le pourchasse-t-on ?

Et puis, un jour, les Italiens sont arrivés au village. Toutes les maisons étaient fermées. Non par panique, mais ça faisait mal de les voir. Tout un bataillon de fantassins. Ceux-ci ne paraissent pas bien belliqueux. Mais il y a les autres, ‘’chemises noires ‘’et carabiniers. Ils espionnent, pillent, inscrivent des slogans de victoire. L’arrogance de ceux-là préfigure l’annexion et incite à la résistance. Ceux-là m’ont poussé au ‘’Front National’’. Un soir on arrête mon père. Pour le faire libérer je me constitue prisonnier. En cellule, mon voisin est un communiste, Jean GIOVANNI.

--Tu es là pour tes idées ? Tu ne vas pas me faire croire ça…

C’est pourtant la raison. GIOVANNI n’a ni tué, ni volé. En prison, je fais la connaissance d’un vieux communiste, PIETRI. On parle de résistance. Je parle d’évasion, GIOVANNI m’approuve et me donne la filière pour rejoindre les communistes du Sud, organisateurs du ‘’Front National’’. Le soir, j’escalade le mur et je disparais. Je rejoins le groupe de Charlot GIACOMINI. Quand je remonte au village, mon père est au maquis avec les résistants. Ils ont pris les armes quand ils ont vu l’ennemi arriver avec des fûts d’essence pour incendier notre maison.

Mes trente-huit jours de prisons vont coûter cher à l’ennemi.

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